A l’instar des autres produits, le riz ne résiste pas non plus à l’inflation galopante. Dans certains marchés de la Capitale, le kilo du riz atteint maintenant 4.000 ariary, alors qu’il y a encore quelques jours, le prix affiché à 3.000 ariary, a déjà plongé les consommateurs dans le désarroi. Le Fonds monétaire international (FMI) a fait récemment part d’une inflation à deux chiffres à Madagascar, à hauteur de 11,5% en janvier 2023.
4.000 ariary le kilo, 1.150 ariary le kapoaka du makalioka et du vary gasy au marché de Soamanantombo, Anosy ! Les consommateurs ne s’y attendaient pas à une telle envolée de prix en quelques semaines. Selon les détaillants, les cours de ces deux variétés augmentent chaque jour auprès des grossistes.
« Lundi, nous avons encore vendu le vary gasy à 3.800 ar/kg. Aujourd’hui (hier, ndlr) nous le vendons à 4.000 ar/kg. Le makalioka reste à 3.800 ar/kg, soit 1.100 ar/kap », a indiqué un détaillant. Le riz importé coûte 2.700 ar/kg à raison de 750 ar/kg. Et le vendeur de confier que « le prix du riz n’a jamais été aussi élevé qu’à l’heure actuelle car même durant les crises politiques, on n’a pas atteint un tel niveau ! ».
Un autre commerçant contacté à Ambatondrazaka, grenier à riz du pays, a informé que le riz se fait rare actuellement, malgré la récolte du « vary aloha ». Le paddy coûte entre 1.800 et 2.000 ar/kg dans la région. Le riz blanc local se vend en moyenne à 2.900 et 3.000 ar/kg auprès des détaillants, soit 850 ar/kap.
Hausse continue
A en croire ces commerçants de Soamanantombo, cette hausse ne s’arrêtera pas, du moins jusqu’à la prochaine grande récolte. Et pour cause, les stocks se font rares actuellement. Le mauvais état des routes en cette saison des pluies, font aussi augmenter les frais de transports.
« J’ai bien peur que cette hausse des prix perdure. Il nous est difficile d’afficher de tels prix, mais nous ne pouvons pas faire des ventes à perte. Si les prix venaient à diminuer, ce ne serait qu’à partir du mois de mai, période durant laquelle les pluies vont diminuer et le vary vakiambiaty commencera à débarquer sur les marchés », a-t-il expliqué.
La ministre de la Communication et de la culture (MCC) a déjà avancé que « la hausse actuelle des prix relève d’une crise mondiale». Elle a également rappelé que les institutions internationales telles la Banque mondiale et le FMI ont déjà averti en novembre que l’inflation mondiale tend à devenir plus sévère.
Quant au ministère de l’Industrie, du commerce et de la consommation (MICC), il a déjà fait savoir que le marché reste libre et que le gouvernement n’y interfère pas. Les solutions proposées par le pouvoir en place consistent à mettre à la disposition des ménages le « vary mora » et importer de riz pour pallier les besoins du marché.
Arh.