Mercredi des idées en goguette: Début des hostilités

Il n’y a pas l’ombre d’un doute, la bataille électorale bat déjà son plein. Entre les passes d’armes entre formations politiques, appels à candidatures, manifestations en tout genre, ou du moins des tentatives pour certains… Les hostilités commencent. Tout est même bon à prendre pour affaiblir un ad­versaire, quitte à trouver des failles au ni­veau de son entourage politique. Les polémiques créées et entretenues autour du fi­chier et du logiciel électoraux n’en sont que plus révélateurs du positionnement des uns et des autres en vue des prochains scrutins. Rien d’étonnant jusque-là puisqu’il en a toujours été ainsi depuis toujours, en l’occurrence pour la magistrature suprême du pays. D’ailleurs, si ce n’est la refonte totale de la liste électorale, la composition de la Ceni, et maintenant l’audit pourtant mené sous la houlette d’une entité tierce et internationale, certains trouveront toujours à redire, une attitude constamment critique qui suscite quelque peu des interrogations quant à leur volonté réelle d’aller jusqu’aux élections.
Du côté de l’opposition, il semblerait que la mayonnaise n’ait pas encore réellement pris malgré les tentatives de rassemblements et rapprochements, aussi contre-nature soient-ils. Pour y pallier, à parier que cette aile de l’échiquier s’engagera fortement sur le terrain de l’argument social dans les semaines et mois à venir. Après un peu moins de deux ans de pandémie mondiale, d’état d’urgence sanitaire et de restrictions en tout genre, la situation économique et sociale est allée en empirant. Et c’est dans ces périodes de difficulté, de vulné­rabilité que l’opinion est généralement plus ré­ceptive par rapport aux positions critiques. De l’autre côté, à gager que le régime en place en­chaînera les sorties, réalisations et inaugurations et se fera taxer, pour tout cela, de propagande avant l’heure par ses détracteurs. Il n’empêche que celles-ci font partie de ses attributions et engagements et si elles n’existaient pas, cela lui serait encore à coup sûr reproché.

Social

Qu’à cela ne tienne, les prix des PPN resteront du véritable pain béni pour l’opposition. Et ce ne serait pas totalement inexact. Ces derniers jours, le kilo du riz local a encore une fois atteint des hauteurs insoupçonnées il y a encore quelques mois. Les impacts de la guerre en Ukraine reste l’explication la plus avancée
et la plus plausible et, d’ailleurs, dans une de ses communications, l’ambassade de Russie à Madagascar avait confirmé que ce seront les citoyens ordinaires du monde entier qui pourraient malheureusement subir la hausse des prix du gaz, du carburant et des PPN. Mais entretemps, il a également eu, à un niveau plus interne, les catastrophes naturelles. A force, la conjoncture risque de tuer le pouvoir d’achat de la population.
Puis il y a aussi les métiers du commerce dont le but est aussi de faire des profits. Mais lorsque l’appât du gain tombe dans l’excès et impacte gravement le pouvoir d’achat de la population, cela devient indécent. D’aucuns de­viennent même subitement spécialistes en mi­croéconomie pour pouvoir justifier le fait de se faire davantage de profit sur le dos des consommateurs. Bref, on préfère excuser l’égoïsme et la malveillance plutôt que de comprendre que le monde entier vit dans des circonstances exceptionnelles et qu’il faut s’abstenir d’en profiter.
Dans cette situation si particulière, la responsabilité des uns et des autres doit être mise dans la balance. No­tamment celle des autorités responsables qui doivent trouver des so­lutions face à cette inflation galopante et jouer leur rôle de régulation. On aurait beau changer tout l’Exécutif mais l’économie internationale ne changera pas su­bitement, soit, mais da­vantage de mesures s’imposent pour alléger le quotidien de la population. Il y a également celle des organisations de défense des droits des consommateurs et des acteurs de toute la chaîne de distribution. Sans oublier que chacun doit se comporter avec bienveillance, compréhension mais surtout dans
le respect des lois en vigueur.

N.R.

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