Lola Rasoamaharo, connu comme étant le propriétaire de la Gazette de la Grande île, a été placé sous mandat de dépôt à la Maison centrale d’Antanimora, dans la soirée de samedi, à la suite d’une audition, le même jour. Il est soupçonné dans une affaire de tentative d’extorsion de fonds, menace, diffamation, injure et complicité.
L’affaire fait suite à une plainte déposée par une femme d’affaires appelée Brigitte Razaka. Selon les explications de la victime, hier lors d’un point de presse à Ambodivona, elle était créditrice de Lola Rasoamaharo, par le biais d’un contrat clair et explicite établi et signé en 2019.
Depuis octobre 2022, il l’aurait contrainte de payer une somme de 885 millions d’ariary. La plaignante a demandé à Lola Rasoamaharo de lui fournir les justificatifs ayant permis l’établissement de ce calcul qu’elle juge exorbitant. Il a refusé cette demande malgré les nombreuses démarches effectuées par sa créditrice. Au lieu de cela, cette dernière aurait subi des menaces de la part de son débiteur.
« Comme j’ai refusé de payer cette somme car je ne sais pas comment elle a été calculée, il a menacé de salir mon nom publiquement », a expliqué Brigitte Razaka.
Menaces
Selon la victime, Lola Rasoamaharo ne s’est pas contenté de la menacer. Il serait, selon elle, passé à l’acte depuis le 5 février en faisant inscrire son nom, accompagné de mots injurieux sur une quarantaine de graffitis sur des murs se trouvant du côté de sa domicile et le long des rues où elle passe. Ces actes ont eu des conséquences notamment psychologiques sur la plaignante et sa famille. Elle souligne que pendant un certain moment, sa famille et elle ont dû quitter la capitale pour échapper à ces menaces.
Pour tenter de mettre fin à ces attaques, Brigitte Razaka a fait peindre en blanc la quarantaine de graffitis. Or, depuis le 22 mars, une cinquantaine d’autres avec de nouvelles inscriptions qui visaient toujours son nom, ont fait leur apparition, toujours dans l’objectif de la contraindre à payer la somme de 885 millions d’ariary. En même temps, les menaces se sont accentuées à travers des harcèlements moraux, verbaux et écrits, d’après toujours la victime. « Pour la sécurité de ma propre personne et de ma famille, j’ai décidé de porter plainte et déposer toutes les preuves en ma possession entre les mains de la Justice », poursuit la plaignante.
Même si le premier concerné est propriétaire d’un quotidien local, l’affaire n’a rien à voir avec la liberté de la presse. Des sources concordantes soutiennent d’ailleurs que d’autres affaires et plaintes dont celle de la Jirama, planent encore sur lui.
Rakoto