Le viol sur mineurs ne cesse de prendre de l’ampleur. La plupart des victimes continuent de souffrir en silence à cause de la prédominance des arrangements à l’amiable. L’association TAO, qui figure parmi les rares organismes œuvrant dans la lutte contre ce fléau social, renouvelle une fois de plus ses engagements en faveur de cette cause en renforçant les sensibilisations et en portant assistance aux victimes.
Les statistiques sont effarantes. Trois enfants par jour sont victimes de viol à Madagascar, selon les données récentes sur le sujet. « Ce chiffre ne concerne toutefois que ceux qui ont porté plainte auprès de l’autorité, sans compter ceux qui n’ont pas osé dénoncer ou ont arrangé à l’amiable la situation. A Madagascar, l’arrangement à l’amiable sur des cas de viol sur mineurs prédomine. D’après une statistique de l’Unicef, 19% des victimes seulement ont osé dénoncer, ce qui fait que 81% des auteurs de viol sont libres après avoir commis cet acte barbare», a soulevé l’administrateur de l’association TAO, Ravaka Elsie Rakotondramanana dans une interview.
Raison pour laquelle ladite association, regroupant des femmes sans aucune orientation politique, a décidé de poursuivre son combat contre ce fléau social. Cela, à travers la campagne de sensibilisation « Run and bike » ayant pour but de lutter contre le viol sur mineurs, qui est à sa 3e édition cette année. Il s’agit d’un événement sportif réunissant deux disciplines, à savoir « la marche stop aux viols » sur une distance de 2 km et une course à pied ou à vélo sur des parcours de 10 km et de 20 km pour les professionnels. Jusqu’au 31 mars, ceux qui veulent apporter leur part dans cette lutte en participant à cette campagne ouverte au public peuvent encore s’inscrire à la 3e édition qui se tiendra le 23 avril à Ambohibe Ilafy.
Sensibilisation et accompagnement
« Au-delà de la sensibilisation qui nous permet de passer les messages, “Run and bike” nous permet également de collecter des fonds pour subventionner nos actions et la prise en charge des victimes », a souligné l’administrateur de l’association TAO. Sur ces volets, l’association prévoit également cette année la mise en place du groupe de parole aux victimes, la sensibilisation dans les écoles, la sensibilisation auprès du grand public et le projet d’accompagnement des victimes et de leur famille dans les procédures de plainte et judiciaire.
Pour renforcer la lutte contre le viol sur mineurs, l’association recommande le renforcement de la communication, l’application des lois sur la punition des violeurs ainsi que l’augmentation des centres d’accueil et d’accompagnement des victimes pour leur reconstruction.
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