Dans une optique d’entraide, FreeSell a organisé le week-end dernier un mini-salon « Marché solidaire » dénommé « Tsenan’ny firaisankina » dans les locaux de l’école de Chocolaterie Edenia à Nanisana. Elaboré depuis quelques mois et bien qu’il s’agisse encore d’une phase test, ce concept de marché solidaire tend en effet à répondre aux principales attentes des participants mais aussi à offrir une nouvelle expérience aux clients. Fara Rabeson, fondatrice et gérante de FreeSell nous en dit plus. Interview !
Les Nouvelles : D’où est né ce concept de « Marché solidaire » ?
Fara Rabeson : FreeSell a toujours mis en avant cette vision d’aider les petites entreprises. Toutes nos offres, nous les avons adaptées à leurs besoins. A titre d’exemple, pour faire une commer cialisation, nous demandons des pourcentages sur résultats mais l’entreprise nous donne des frais de prospection. Soir une offre gagnant-gagnant !
Au fil du temps nous avons constaté que des entreprises n’arrivent même pas à payer les frais de prospection. Comment les aider dans ce sens ? En tant que coach formateur en entrepreneuriat, je partage mes acquis. Mais il arrive qu’au moment où le partage d’expériences porte ses fruits, les porteurs de projet sont bloqués.
D’où l’initiative de l’équipe FreeSell de concrétiser le concept selon lequel la recherche de résultats est mis en avant mais en donnant plus de visibilité aux startups. Ce n’est qu’après que nous pouvons les pousser pas à pas dans la commercialisation de leurs produits. Nous même, nous avons commencé à ce stade. Certes, il existe des multitudes de solutions pour booster l’entrepreneuriat. Chaque entrepreneur peu s’en imprégner mais il faut les aider davantage.
Qu’entendons-nous par « petites entreprises » ?
Quant nous parlons de petites entreprises, nous pouvons englober celles qui commencent à produire, celles qui sont sur le point de se formaliser, les autos entrepreneurs, les étudiants en entrepreneuriat. A ce titre, le « Tsenan’ny firaisankina » était le tout premier salon auquel ont participé sept sur la vingtaine d’exposants présents à cet événement et ce, depuis la création de leur entreprise.
Comment expliquer le fait que les entreprises d’aujourd’hui doivent s’orienter davantage vers le client ?
Les entreprises prospères apportent des solutions pour leurs clientèles. Le client d’aujourd’hui achète plus qu’un produit. Il cherche surtout une solution qui lui facilite la vie, un produit qui réponde à ses besoins spécifiques. Pour qu’une entreprise réussisse, elle doit trouver la solution aux problèmes d’un client donné.
Votre vision consiste à appuyer les startups. Cet objectif a-t-il été atteint lors du « Tsenan’ny firaisankina » ?
Oui. A en croire le retour des startupers y ayant participé, ils n’ont découvert la mise en avant du client qu’en participant à cet événement. Certains ont été étonnés d’entendre les clients demander si une paire de boucles d’oreilles n’est pas nocives à la santé, par exemple. Pour dire que le besoin d’un client ne pourrait être mesuré qu’une fois ce dernier en contact avec le producteur/vendeur. Soit des retour-client qu’ils n’ont jamais pu prendre en compte qu’en prenant part à des événements de ce genre. La rencontre et les échanges avec un client ne peut être que bénéfique pour une entreprise.
Un appel pour les promoteurs de l’entrepreneuriat ?
L’entrepreneuriat constitue une solution si le concept va au-delà de la simple formation, avec des suivis et des appuis. Que ce soit pour les ministères ou les entités qui œuvrent dans la promotion de l’entrepreneuriat, inculquer la culture, la pr atique et les techniques entrepreneuriales est une chose. Mais il faut surtout veiller à la viabilité d’un projet ou d’une entreprise grâce à des accompagnements continus. Dans le cas contraire, elle va sûrement piétiner.
Donner gratuitement ou excessivement nuirait à un porteur de projet. Donner l’occasion à un entrepreneur un stand gratuit dans une exposition n’est pas du tout une mauvaise idée. Mais si les mêmes personnes ont cette habitude de recevoir gratuitement, celles-ci ne verront pas d’évolutions. Elles demanderont toujours un assistanat. Dans une vente, il y aussi des charges.
Toute initiative visant à promouvoir l’entreprenait sera toujours bien accueillie. Mais nous devons surtout attirer un peu plus l’attention des jeunes pour qu’ils ne se considèrent pas comme étant invincibles ou juste participer à des tas de concours d’entrepreneuriat sans résultats concrets. Au final, effaçons cette étiquette de Madagascar comme « cimetière de projets ».
Propos recueillis par Arh.