Se brûler les doigts

Qu’on le veuille ou non, l’insécurité gagne du terrain partout dans le pays. Il ne s’agit pas seulement de ces dahalo qui s’attaquent à un village pour razzier tout le cheptel en deux temps trois mouvements ou encore de tous ces détrousseurs qui écument les moindres recoins dis­crets pour réussir leurs coups.
On ne parle pas non plus de tous ces morts étranges que l’on dé­couvre ici et là sans que l’on puisse leur donner un vrai mobile et que les enquêtes classent sans suite. Aujourd’hui, ce sont des bandes de jeunes qui sèment la terreur partout où ils sévissent.
On peut les trouver à Toamasina ou An­tsiranana avec les fa­meux Foroches qui ne sont plus à présenter. A vrai dire, ce sont des adolescents qui, à proprement parler, ne me­surent même pas la gravité de leurs actes. Pour cette raison, on peut pen­ser qu’il y a des comman­ditaires derrière cette ré­surgence de l’insécu­rité.
A chaque fois, c’est la même rengaine. Quand on s’approche d’une pé­riode électorale de grande importance, le ni­veau de l’insécurité atteint le seuil d’alerte dans le pays. On se demande alors qui cherche à ins­taller dans le pays un sentiment d’insécurité générale ? A qui profite le crime dirait-on dans le jargon policier ?
Toutes les réponses peuvent être avancées car on en a déjà fait l’expérience dans le passé. Qui ne se souvient pas des sinistres éléments du TTS (« Tanora Tonga Saina ») dont le quartier général se trouvait dans l’actuel marché des produits artisanaux de Po­chard.
Tout compte fait, ce n’était qu’un ramassis de bandits qui écumaient les quartiers de la capitale tout en bénéficiant plus ou moins directement de la bénédiction du régime en place de l’époque. Leur triste histoire a pris fin à la suite d’une confrontation di­recte face à des adeptes d’arts martiaux.
Quant à ceux qui se trouvent dans le camp de l’opposition, l’impression que le régime en place ne parvient plus à dominer la situation leur est d’un grand service. Qu’on le veuille ou non, la situation d’insécurité grandissante sert leurs intérêts dans la quête du pouvoir.
Pour cette raison, tou­tes les questions sont permises. Dans le con­texte actuel où l’élection présidentielle se profile à l’horizon, on peut également donner une ré­ponse à toutes ces questions selon la conviction que l’on a. La politique a ses raisons que la raison ignore.
Donc, à tout un chacun de donner sa réponse. Mais quoi qu’il en soit, à tous ceux qui sont concernés, à tous ceux qui cherchent par tous les moyens à créer des foyers de troubles, ils doivent savoir qu’il ne faut jamais jouer avec le feu. Un jour ou l’autre, ils finiront par se brûler les doigts.

Aimé Andrianina

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