Fondation H: trois artistes de renom encensent les œuvres de Madame Zo

Soutenue par deux commissaires d’exposition, à savoir Bérénice Saliou, directrice chez documents d’artistes La Réunion et le professeur Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, fondateur et directeur artistique, la célèbre tisserande Madame Zo sera la première à investir la nouvelle enceinte de la fondation H à Analakely pour exposer ses chefs-d’œuvre dans le cadre de « Bientôt, Je Vous Tisse Tous ».

Trois artistes de renom, en l’occurrence la Marocaine Amina Agueznay, la Japonaise Masami et la Camerou­naise Grace Dorothée Tong, vont s’enquérir du style de la tisserande malagasy et encenser ses œuvres. Depuis quelques jours, elles sont dans nos murs pour une résidence artistique.

Amina Agueznay 
Architecte de formation, la Marocaine est ébahie par le pays, la ville et même les habitants. « Ici, je retrouve l’usage de mes mains », a-t-elle annoncé. Pour ce projet, elle détecte les artisans compétentes, comme les brodeuses, les tisserandes, les ferronniers, les artistes vanniers… et sillonne les marchés de la capitale pour s’immerger totalement dans l’univers de l’artisanat malagasy.
« Au marché, je trouve des richesses extraordinaires en matière de produits artisanaux. Les matières utilisées sont exceptionnelles. Je pense même que la capitale est un labo d’expérimentation, avec ces gens, ces paysages, cette énergie de la ville qui est en effervescence… et le calme que nous propose la fondation H », a-t-elle ajouté. Elle a l’œil d’un artiste qui arrive à détecter la beauté dans l’espace.

Grace Dorothée Tong
Artiste camerounaise, elle observe le savoir-faire des artisans. « Je m’assieds et je regarde », a-t-elle annoncé. Etant à la fois peintre, plasticienne… elle se laisse guider par les matières, le médium, explorer d’autre matériel, trouver un élan. « J’ai remarqué l’absence de frontières dans les œuvres de Madame Zo, ce qui les rendent authentiques et exceptionnelles », a-t-elle ajouté.
Madame Zo utilise divers matériaux pour concevoir ses œuvres. « Elle intègre même des os ou des scies à métaux, et donne plusieurs informations à digérer », a-t-elle ajouté. Son objectif n’est pas de reproduire une de ces œuvres, ni de les copier mais de s’en inspirer et trouver son propre rythme. Elle se familiarise avec toutes les matières.

Masami
La Japonaise, résidente à La Réunion, est aussi une tisserande. Elle réalise des installations intérieures et extérieures, en sculptant ses œuvres avec des fibres naturelles, des fils de cuivre et même des textiles. Au pays, elle voyage beaucoup notamment à Antsirabe, Toliara… et découvre ainsi de nouveaux horizons qui l’inspirent et en faire une écriture, une scénographie à travers l’art du tissage.
Tout comme Madame Zo, elle effectue un tissage manuel et intellectuel. Dans ses œuvres, elle rassemble plusieurs sens, notamment l’odorat en travaillant avec des plantes médicinales et aromatiques comme le girofle, la cannelle…

Holy Danielle

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