Shelby Production a vu le jour en 2007 au Danemark. L’idée d’origine : promouvoir la musique africaine dans les pays nordiques à travers le festival Waka Waka. Aujourd’hui, l’événement vient de poser ses valises dans la Grande Île.
“Au départ, j’étais dans l’événementiel mais je voulais passer à un niveau plus ambitieux, plus professionnel”, confie Shelby Florent, PDG de Shelby Production et fondateur du festival Waka Waka.
Depuis 2008, sa société organise donc le festival avec la participation des grands noms de la musique africaine comme Alpha Blondy ou encore Magic System. Le festival s’est tenu au Danemark puis en Allemagne. “Quand nous étions au Danemark, la musique africaine était très peu connue, elle n’avait pas de visibilité. Les artistes africains venaient simplement jouer dans les quartiers, sans rencontrer le grand public. Le concept a permis à de nombreux artistes africains de jouer sur la place de l’hôtel de ville à Copenhague, un endroit très fréquenté de la capitale”, raconte Shelby Florent.
“Sans vouloir me vanter, nous avons beaucoup apporté à l’afrobeat, devenue aujourd’hui une référence. La musique africaine ne se limite pas aux musiques traditionnelles, elle a toute sa place dans les clubs aussi”, se réjouit-il.
Par la suite, Shelby a réfléchi à implanter son festival en Côte d’Ivoire. Mais, après réflexion, Madagascar est devenu la priorité. Pour la petite histoire, Shelby Florent et ses collaborateurs sont arrivés dans la Grande Île avec des artistes en 2015 pour organiser des concerts. Ils ont constaté que la musique malagasy avait un problème d’ouverture sur le monde extérieur. “En venant ici, nous voulons essayer de croiser la musique malagasy avec la musique du continent africain et relier les artistes entre eux. Madagascar c’est vraiment un coup de cœur”, déclare Shelby.
Ainsi, en décembre dernier, la ville de Sambava recevait la première édition du festival Waka Waka. Un mois de préparation seulement, et quatre jours de festivités dans la capitale de la vanille, réunissant plus de 24 00 personnes. Avec en point d’orgue, la venue de l’influenceur Grand P.
“L’année dernière, nous avons perdu de l’argent, mais nous sommes là pour investir et installer durablement ce festival à Sambava, toujours accompagné d’actions sociales”, fait savoir Jean Jacques Berthieu, directeur artistique de Shelby Production et lui-même artiste connu.
La construction d’une école primaire publique à Ampiasasahanala, un village de la commune de Sambava Madagascar a débuté. A terme, les enfants n’auront plus à traverser deux rivières pour se rendre à l’école la plus proche. “On remercie Judicaël Ramangalaza, le maire de Sambava pour son enthousiasme, le chantier n’est pas encore terminé et toutes les bonnes volontés sont les bienvenues”, poursuit Shelby Florent, nommé depuis, conseiller spécial chargé de la culture à titre bénévole à la mairie de Sambava, et son partenaire Jean Jacques Berthieu, conseiller spécial chargé de l’urbanisation, à titre bénévole aussi.
Cette année, la deuxième édition du festival Waka Waka se tiendra du 10 au 13 août à Sambava. La venue de têtes d’affiche, auxquelles pourraient se joindre des artistes européens pour se produire à Sambava et à Antananarivo, est en cours d’élaboration. Et, cette année encore, l’évènement se doublera d’une initiative sociale : la construction d’un centre pour les personnes handicapées.
L’innovation de cette nouvelle édition est le “waka waka kids”, un espace dédié aux enfants âgés de 5 à 12 ans. En parallèle, l’équipe organise “Miss Waka Waka”, un con- cours de beauté qui rassemblera des représentantes de pays d’Afri-que, et dont la finale est prévue à Antananarivo le 29 juillet. La production a sollicité plusieurs stylistes de Madagascar pour l’occasion.
“L’expérience de l’année dernière nous a permis de tisser des relations avec des partenaires économiques dans le domaine des communications ou de la distribution, mais aussi des radios. Et ils nous renouvellent leur confiance”, s’enthousiasme Jean Jacques Berthieu. Et la porte est grande ouverte aux nouveaux soutiens.
Tiana Ramanoelina
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