Carburant : les stations-service refusent les cartes Fanilo

Les cartes Fanilo permettant à des fonctionnaires d’acheter du carburant auprès des stations-service ne sont pas prises en compte depuis quelques semaines.

Mauvaises surprises pour les usagers en possession d’une carte Fanilo pour l’achat de carburant ou de lubrifiant auprès des stations-service. Les cartes utilisées par une partie des agents de l’Etat ne sont pas prises en compte auprès des distributeurs pour le moment. Les réelles raisons ne sont pas connues. Des responsables de stations-service dans la capitale avancent toutefois que la situation est liée aux im­payées de l’Etat envers les compagnies pétrolières face au lissage des prix du carburant.
«Il y a encore deux ou trois mois, nous avons accepté les cartes Fanilo mais le montant autorisé était plafonné à un million d’ariary par jour. Les autres usagers ne pouvaient pas s’approvisionner une fois le plafond atteint. Mais depuis un mois, nous avons eu la consigne de ne plus prendre les cartes Fanilo. Nous ne savons pas combien de temps cela va durer. Selon des informations non officielles, les compagnies pé­trolières attendent toujours d’être payées par l’Etat», a expliqué un responsable auprès d’une station-service aux alentours d’Ankadi­fotsy. D’après ses dires, toutes les compagnies pétrolières ont pris la même décision. Un usager a tout de même tenté auprès de certaines stations, durant la se­maine sainte. «On m’a confié que trois stations dans la capitale, notamment à Tsia­zotafo, Ambohi­trarahaba et Ambani­dia acceptaient en­core les cartes, mais depuis vendredi, plus aucune ne les a prises en compte», relate cet agent de l’Etat.

Accord entre l’Etat et les pétroliers
Le 13 mars dernier, le ministère de l’Economie et des finances (MEF) a annoncé la signature d’un accord entre l’Etat et les pétroliers au tout début de l’année, permettant la régularisation du paiement des passifs des pétroliers et des taxes qui restent à allouer auprès de l’Etat. Cet accord a été d’ailleurs l’une des principales conditions ayant permis le décaissement du financement du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de la troisième revue de la Facilité élargie de crédit (Fec). Toutefois, force est de constater que la situation reste quelque peu tendue.
Pour rappel, les taxes impayées par les pétroliers durant l’année 2022 s’élèvent à près de 1.136 mil­liards d’ariary, en plus des 23 milliards d’ariary de redevances de secteur et 247 milliards d’ariary de redevances au niveau du fonds routier, selon les informations émanant du MEF au mois de mars. Les passifs que l’Etat doit payer auprès des compagnies pétrolières avoisinent également les 1.000 milliards d’ariary.

Riana R.

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