La délinquance juvénile en hausse

Ce qui s’est passé à Toamasina où des jeunes délinquants âgés entre 12 et 17 ans se sont adonnés à la drogue et à l’alcool tout en perpétrant des agressions sexuelles envers des mineures montre une fois de plus que la délinquance juvénile gagne du terrain à Ma­dagascar.
Les jeunes sont faciles à embobiner et à recruter pour leur faire exécuter des actes défendus par la loi par la suite car ils sont attirés par l’argent facile. La principale cause de ces dérives est qu’aujourd’hui, les enfants jouissent d’une trop grande liberté. Et de plus, ils sont protégés par la loi.
Cette protection n’a rien de mal en soi car, bien sûr, il y a des parents qui exagèrent. Dans certains foyers, les enfants sont éduqués suivant un régime quasi militaire. Les punitions pleuvent pour n’importe quelle raison et les
sanctions corporelles ne man­­quent pas.
Mais tous les parents n’agissent pas ainsi. De toutes les façons, si les parents sont plus ou moins stricts concernant l’éducation de leur progéniture, généralement, c’est toujours dans l’intérêt de leurs enfants. Du moins c’est ce qu’ils pensent.
Et la mise en exergue des droits de l’enfant n’est pas de nature à faciliter les choses. Ni les éducateurs ni les parents n’ont plus les coudées franches pour éduquer ces enfants comme il devrait l’être. Ils peuvent ainsi faire n’importe quoi jusqu’à manquer de respect envers leurs parents.
Heureusement encore que nous ne nous trouvons pas en Europe où les enfants, à tout moment, peuvent se plaindre de maltraitance de la part des parents par simple appel téléphonique. Ce qui aura évidemment, des conséquences relationnelles graves entre parents et enfants.
L’un des problèmes à Madagascar est que le concept d’éducations est fondamentalement différent d’une région à une autre. Dans beaucoup de régions du pays, en particulier sur les côtes, les jeunes sont laissés libres très tôt. Il n’y a pas véritablement d’éducation à proprement parler.
Or, ce sont encore des enfants et ils ont besoins d’être dirigés, éduqués, conseillés… Ils ne discernent pas encore ce qui est bien et ce qui est mal. Or, il faut leur éviter les mauvaises expériences qu’ils traineront comme un boulet pendant toute leur vie et qui les marqueront à jamais.
Le système éducatif actuel ne peut pas combler toutes ces lacunes D’autant plus qu’à l’école, il n’y a plus d’éducation morale et civique qui serait susceptible de forger le caractère des jeunes dans le bon sens. Or, aujourd’hui, les tentations sont beaucoup plus nombreuses que par rapport à jadis.
Pour toutes ces raisons, les jeunes actuels manquent de repère et sont souvent des proies faciles pour des personnes malintentionnées. C’est dans ce contexte que l’on peut penser que ces jeunes délinquants de Toamasina ont été manipulés. D’où une hausse de la délinquance juvénile.

Aimé Andrianina

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