Invitée de marque du festival pluridisciplinaire inclusif « Miaraka » à Antananarivo du 3 au 8 avril, la danseuse et chorégraphe suisse Rebecca Weingartner revient sur son séjour ponctué d’une résidence et de direction artistique. Interview.
*Les Nouvelles : Dans un premier temps, parlez-nous de votre parcours.
– Rebecca Weingartner : Je suis danseuse, chorégraphe et pédagogue. J’ai étudié la danse contemporaine, la chorégraphie et le théâtre physique à la Tanztheaterschule Zürich, avant de poursuivre mon cursus à l’académie de danse ARTez Arnhem aux Pays-Bas et à l’académie des arts d’Amsterdam. Dans la foulée, je suis retournée en Suisse pour me focaliser sur mon travail photographique. J’aime bien créer des pièces pour un public qui n’a pas nécessairement l’habitude de voir la danse contemporaine. Je privilégie également le travail créatif avec des personnes d’horizons divers.
*Comment s’est déroulé votre séjour à Antananarivo dans le cadre de ce festival ?
– C’est tout à la fois une énorme joie et un honneur pour moi d’être invitée par la compagnie Lovatiana, initiatrice du festival Miaraka. Durant cinq jours, j’ai animé une résidence artistique chez Mozaïk Antsahabe avec 13 participants exclusivement malagasy. S’en est suivi un spectacle de restitution le 6 avril à l’Institut français de Madagascar (IFM) Analakely et le 8 avril à l’Alliance française d’Antananarivo (AFT) Andavamamba. Il s’agit de la réadaptation d’une pièce chorégraphique que j’ai déjà créée en Suisse, il y a un an.
*De quoi parle justement cette création chorégraphique ?
– La pièce en question s’intitule « Zämmeheebe », qui signifie se tenir ensemble en suisse allemand, ma langue maternelle. L’idée de la pièce a germé pendant la crise sanitaire liée au Covid-19, quand chacun de nous a dû faire passer les besoins des autres avant les siens. Je me suis demandée quelle substance maintient une communauté et une société ensemble. Que faut-il personnellement pour faire partie d’un groupe et qu’est-ce que cela m’apporte ?
*Quelle est votre vision de l’art inclusif ?
– Pour donner corps à cette création chorégraphique, nous avons fédéré des danseurs confirmés issus du milieu de la danse contemporaine, du hip hop et d’inspiration traditionnelle, de talents émergents de personnes ordinaires et en situation de handicap. Ce sont cette diversité et cette différence qui font la beauté de l’œuvre. J’aimerais bien que toutes les disciplines artistiques soient inclusives pour qu’un jour, on n’ait plus besoin d’utiliser ce terme.
Propos recueillis par Joachin Michaël