Plus de six mois après le début du recensement des citoyens, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a donc publiée la liste provisoire des électeurs qu’elle a recensés. Pour l’heure, l’objectif qu’elle s’est fixé, celui d’atteindre les 13 millions d’électeurs reste encore un défi. La Ceni a même peiné pour atteindre les 10 millions d’électeurs, un chiffre pourtant déjà dépassé en 2022, lors de la dernière révision annuelle de la liste électorale. Au décompte final, la Ceni n’a enregistré « que » quelque 9,6 millions d’électeurs, des statistiques provisoires en attendant l’arrêtage définitif au mois de juin.
D’aucuns ne l’ignorent, le pays aura une nouvelle élection présidentielle d’ ici quelques mois, et la liste électorale est l’une des pièces maîtresses pour le bon déroulement de ce scrutin. Durant la dernière élection présidentielle, bon nombre de citoyens se sont plaints de ne pas avoir été inscrits dans la liste, et ont donc été privés du droit de vote. Aujourd’hui encore, ils sont encore nombreux à être dans la même situation, si l’on tient compte des statistiques publiées par la Ceni. En effet, les quelque 3 millions d’électeurs de plus à ajouter à ceux enregistrés à la dernière mise à jour de la liste en 2022 sont supposés des citoyens en âge de voter.
Face à ce constat, l’on se demande à qui revient la responsabilité de ce gap ? Est-ce à la Ceni qui ne cesse d’appeler les citoyens à s’inscrire dans la liste, ou aux membres des Organisations de la société civile (OSC) censées sensibiliser les citoyens sur la question ? Et si la faute était tout simplement à mettre à l’actif des politiciens ? Ces derniers, au lieu d’exhorter les citoyens à s’inscrire dans la liste électorale, consacrent leur temps à critiquer le processus en cours. En tout cas, il est encore temps de corriger la situation, à condition que chacun prenne ses responsabilités.
Tsilaviny Randriamanga