De but en blanc, les politiques se lâchent. Les esprits s’échauffent. Fin de la trêve politique relançant paradoxalement de plus belle les hostilités verbales, révélatrices de tensions politiques qui ne passent pas inaperçues, alors qu’on n’entre même pas dans le vif du sujet.
Il y a une ligne rouge à ne pas franchir pour les langues bien pendues et aiguisées qui se livrent à des propos haineux et à caractère « tribal », à l’épreuve de la dimension morale. Surtout que les adeptes de la zizanie y vont de leur commentaire, selon leur point de vue, parfois radical, pointant de doigt ce genre de discours qui n’a pas sa place dans le livre d’histoire.
Certes, aucun processus électoral inclusif ne s’est jamais déroulé dans une atmosphère apaisée, loin de là. Et à cette allure, la présidentielle de 2023 ne fait pas exception. Il faut s’attendre à tout. D’ailleurs, tout semble déjà permis à la limite de la convenance et de la provocation sans pour autant, pour le moment, déclarer une escalade verbale avant l’heure.
Une chose est sûre. Lancer des piques, tirer à boulets rouges, faire des révélations fracassantes sur les adversaires ou des actes d’intimidation, comme stratégie électorale, vont affecter le paysage politique pour les prochains mois. Autant admettre que la consolidation de la démocratie et la stabilité sont déjà mises à rude épreuve, au nom de la liberté d’expression et d’opinion houleuse caractérisée par des propos acerbes sans mesure et retenue.
L’appel à une précampagne apaisée se multiplie d’autant que Madagascar a déjà accompli un progrès considérable en matière de processus électoral. Les principales forces politiques du pays doivent préserver cette stabilité politique, garant du bon déroulement de toutes les étapes électorales et de l’alternance démocratique.
J.R