Après tous les ravages provoqués par les cyclones tels que Freddy, voilà que le Sud du pays ainsi que le Sud-Ouest sont aujourd’hui exposés à nouveau danger : L’invasion acridienne. Effectivement, depuis quelques semaines, toute cette contrée est infestée par les criquets.
Alors que la population locale se réjouissait après le passage des cyclones en ayant eu suffisamment d’eau de pluie pour cultiver, cet espoir est aujourd’hui perdu. Quand on voit les rares images qui montrent ce qui se passe effectivement dans ces régions, on ne peut que constater que la situation est grave.
Qu’on le veuille ou non, les sombres périodes d’invasion acridienne par le passé reviennent dans les esprits. Tout comme la sécheresse, elles furent également à l’origine d’une terrible famine dans la région. Et cette fois-ci encore, on redoute que l’histoire ne se répète.
D’autant plus que les interventions des responsables de la lutte anti-acridienne tardent à venir. Certes, ils sont bien au courant de ce danger qui plane sur la tête des cultivateurs de cette région, mais on ne sait pas pour quelles
raisons ils n’interviennent pas encore. On se demande alors pourquoi attendre que la situation empire.
Vraies ou fausses, mais certaines idées avancent qu’on attend que la situation soit
vraiment catastrophique pour espérer bénéficier d’une aide internationale. Si cette idée était fondée, on se demande bien l’utilité des différents postes avancés qui sont mis en place dans le but de donner une alerte précoce de l’invasion acridienne.
L’idéal serait de parvenir à éradiquer totalement ce fléau qui, chaque année, apporte son lot de désolation dans le paysage du Sud après le passage des criquets. Et à chaque fois, on voit des cultivateurs complètement désespérés voir leurs précieuses cultures dévorées.
Quoi qu’il en soit, ce sont les cultivateurs qui sont, en dernière instance, les véritables victimes. Plus l’attente est longue, plus toutes leurs cultures risquent d’être complètement dévastées par les criquets. Par contre, une intervention plus précoce devrait permettre de limiter les pertes au niveau des cultivateurs.
Mais là, ils sont complètement désarmés. Ils ne pourront jamais lutter efficacement contre ce fléau avec leurs propres moyens. Penser que c’est réalisable est illusoire. Et si la situation actuelle se prolonge, le spectre de la famine planera de nouveau dans cette région.
Effectivement, c’est toute la production des paysans qui est compromise. D’autant plus qu’
avec l’intervention tardive des équipes de lutte contre l’invasion acridienne, les criquets ne seront plus comestibles. La population n’aura plus qu’à attendre que le ciel lui tombe sur la tête.
Aimé Andrianina