Qu’on fasse le bon choix

Les frasques des « honorables » députés ne se comptent plus. On peut dire que de­puis l’indépendance du pays, on n’a jamais autant parlé d’eux com­me du­rant ce mandat en termes d’écart de conduite : abus de pouvoir, trafics de toutes sortes … et maintenant incitation à la haine.

Tout dernièrement, les dérapages verbaux de l’élue d’Antsiranana ont été la goutte qui a fait déborder le vase. L’intéressée s’est vue désavouée de tous les côtés si bien que c’est en toute logique que la question de la déchéan­ce du mandat de député revient en force.

Le vrai problème est qu’une fois élu, le dé­puté croit dur comme fer qu’il est là tout au moins jusqu’à la fin de son mandat, quoi qu’il fasse. Il pense ainsi pouvoir tout se permettre étant protégé par la fa­meuse immunité parlementaire. Dans les con­ditions actuelles, c’est la réalité.

Effectivement, on voit mal un député mis au ban par ses pairs et voir son immunité parlementaire levée. Cela ne s’est jamais vu. La vérité est que c’est difficile à envisager dans la mesure où les députés font preuve d’un esprit de corps, quelle que soit leur tendance politique. Pour une raison que la raison ignore des fois, ils se protègent mutuellement.

Pour cette raison, il est difficile de déboulonner l’élu de son piédestal, aucune autre voie de recours n’étant offerte. Or il arrive qu’à un certain moment, les électeurs constatent que la personne qu’ils ont élue ne répond pas à leurs attentes, n’agit pas com­me il a été entendu. Ils se sentent alors dupés.

Dans ces conditions, compte tenu, entre autres, des promesses non tenues par l’élu ou encore de ses agissements non conformes à l’idée que l’on se fait d’un élu du peuple, on devrait permettre à l’électorat de remettre en cause son choix. Ce qui serait tout à fait légitime.

Aujourd’hui, ceux qui l’ont élu n’ont plus le droit de le déchoir quelles qu’en soient les raisons. Dans le sens d’une démocratie plus participative, il serait plus juste que les électeurs peuvent toujours décider s’il mé­rite encore son siège ou non. Et pour ce faire, on peut toujours mettre en place plusieurs systèmes.

Par exemple, la décision de procéder à une nouvelle élection d’un député au niveau d’une circonscription électorale déterminée pourra être déclenchée à partir d’une collecte de signatures. Un quota fixé en fonction du nombre d’électeurs de la circonscription définira le nombre de signatures nécessaires.

Bien évidemment, si toutes les circonscriptions remettaient en cau­se leur choix, il serait difficile à l’Etat de financer toutes ces élections. Ain­si, ces élections partielles seront à la charge de la circonscription qui remet en cause son choix. Quoi qu’il en soit, l’essentiel est qu’on fasse toujours finalement le bon choix.

Aimé Andrianina

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