Ne pas refaire les mêmes erreurs

Finalement, Mada­gas­car Airlines a obtenu son certificat de trans­por­teur aérien ainsi que sa licence d’exploitation. De facto, elle devient
la compagnie na­tionale aérienne de Ma­dagas­car. L’existence d’une compagnie nationale de transport aérien est une fierté pour tous les Ma­la­gasy. Doréna­vant, le
« Ravinala » se remarquera de nouveau dans de nombreux aéroports in­ternationaux.
En conséquence, on peut donc s’attendre à la relance du secteur du transport aérien, notamment intérieur ainsi que des autres secteurs trans­versaux qui bénéficient du développement dudit secteur, à l’instar du tourisme, pour ne citer que ce dernier. En effet, le transport aérien intérieur est ce qui manque le plus dans le pays.
Pourtant, c’est une né­cessité dans la mesure où certaines localités sont complètement enclavées sinon difficiles d’accès par voie terrestre vu l’état des routes actuellement. Et ce n’est pas demain la veille que cette situation se renversera. La réha­bilitation des routes est une véritable gageure
qui nécessite d’importants moyens sur tous les plans : humains, techni­ques, financiers…
Toutefois, en matière de transport aérien intérieur, il ne faut pas s’attendre à un miracle im­médiat dans la mesure où la flotte aérienne nationale est encore insuffisante. Pour couvrir tous les be­soins en matière de desserte intérieure, la nouvelle compagnie doit investir massivement en matériel de transport. Mais a-t-elle les moyens nécessaires ?
Sur le plan international, on ne peut que souhaiter que la nouvelle compagnie nationale ré­siste à la forte concurrence induite par l’open sky. Aujourd’hui, une dizaine de compagnies aériennes internationales est en lice pour exploiter cette desserte internationale. De ce fait, Madagascar Airlines aura fort à faire pour soutenir la concurrence.
Mais le principal objectif des dirigeants actuels de Madagascar Airlines est d’éviter que cette nouvelle compagnie nationale de transport aérien con­naisse la même mésaventure que celle qui l’a précédée, à savoir, la défunte Air Madagascar. Autre­ment dit, il faut s’efforcer de la tenir à flot. Comme le dit lui-même son con­seil d’administration : « Beau­coup reste à faire ».
Il est difficile de croire que tous les dirigeants de cette dernière qui se sont succédé ont tous été des incompétents. Qu’on le veuille ou non, ce qui a fait couler la compagnie Air Madagascar est imputable aux abus de toutes sortes qui se sont déroulés au niveau de la compag­nie, que ce soit de la part des autorités politiques, des dirigeants de la compagnie ou des employés eux-mêmes.
Les nombreuses interventions de toute part, les intérêts personnels et po­litiques ont fait qu’elle n’a pu résister à toutes ces se­cousses alors que c’est un secteur ultra-sensible. Le moindre retard, les annulations de vol… sont également autant de facteurs qui nuisent à la réputation d’une compagnie aérienne digne de ce nom. Le moins que l’on puisse espérer est que l’on ne refasse pas les mêmes erreurs.

Aimé Andrianina

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