Avoir les moyens de ses ambitions

L’armée malagasy vient de se voir octroyer un nouvel hélicoptère de type Airbus H130 flambant neuf. Cette nouvelle acquisition va certainement mettre du baume dans le cœur de l’armée de l’air nationale dont les actions sur tout le territoire ont tou­jours été limitées faute d’appareils. Il sera mis à con­tribution pour diverses missions.
Il a été dit que cet appareil sera affecté à des opérations de re­connaissance et d’intervention dans le cadre de la lutte contre le banditisme rural. Il in­terviendra également dans les missions hu­manitaires comme le transport de vivres et de médicaments aux sinistrés de catastrop­hes naturelles.
Son intervention dans la lutte contre les feux de brousse et les feux de forêts figure aussi parmi ses principales missions. Autrement dit, ce ne sont pas les missions d’affectation qui vont lui manquer. Comme c’est bientôt la période sèche, on va assister aux incendies de forêts.
Toutefois, concernant cette dernière mission d’affectation, l’achat d’un Canadair CL-415 qui est un avion bombardier d’eau amphibie spécialisé dans la lutte contre les feux de forêts aurait été plus approprié. D’au­tant plus qu’il peut également remplir diverses autres missions, telles que la recherche, le sauvetage et le transport de personnes ou de marchandises.
Son utilisation à Ma­dagascar ne poserait pas de problème dans la mesure où ce ne sont pas les points d’eau qui manquent. De plus, ce type d’aéronef dispose d’une distance franchissable (rayon d’action) de 2443 km sans avoir besoin de se ravitailler en carburant. La faiblesse du rayon d’action est un grand handicap car suppose en outre la mise en place d’une im­portante organisation logistique.
Comme Madagascar s’étire du Nord au Sud sur près de 1.600 km, avec un tel aéronef, on peut effectuer d’un seul trait la distance séparant Antsiranana de Toli­ara. D’autant plus que les forces aériennes possèdent déjà un hélicoptère à sa disposition ainsi que de 5 avions légers Cessna.
Ces derniers pourront servir aux missions destinées à la lutte con­tre le banditisme rural comme ils sont utilisés actuellement. Il faut con­sidérer la lutte contre les feux de brousse et les feux de forêts comme une priorité. Les conséquences qui en découlent sont parfois irréversibles et causent un véritable désastre pour le pays.
On peut se demander si le prix d’un Canadair aurait été un obstacle pour son acquisition. Certes, son prix est re­lativement élevé, car il se situerait entre 31 et 36,9 millions USD. Mais son utilité et son effi­cacité valent bien son coût. D’autant plus qu’il faut toujours avoir les moyens de ses ambitions.

Aimé Andrianina

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