La consommation de drogue prend des proportions inquiétantes. Elle n’épargne pas les milieux scolaires. Cela ne concerne plus seulement les lycéens, mais aussi les collégiens. Hier encore, la police a appréhendé un lycéen de la capitale en possession de drogue et de seringue dans l’enceinte même de l’établissement.
Danger imminent. L’ usage de la drogue, particulièrement l’héroïne, a tendance à proliférer depuis un certain temps aussi bien dans la capitale que dans les régions. Les principaux consommateurs, des adolescents et jeunes, fréquentent encore les collèges et les lycées.
Hier, vers 11 heures, un responsable d’établissement scolaire d’Ankadilalana a signalé la prise de stupéfiant dans l’enceinte de son établissement. A l’issue d’une fouille, les policiers du Commissariat du 5e Arrondissement d’Antananarivo ont saisi du Cannabis, de l’héroïne et une seringue dans les affaires d’un lycéen de 19 ans.
Ce cas n’est pas isolé. Plusieurs autres jeunes, comme ceux qui ont expliqué cette semaine sur Facebook leur addiction à l’héroïne injectable, deviennent dépendants de la drogue, notamment l’héroïne. Les statistiques du Centre de cure Aro Aina (CCAA) à Andravoahangy en témoignent.
« 80% des patients reçus pour la désintoxication sont des jeunes, filles et garçons, entre 12 et 22 ans. Une bonne partie d’entre eux, soit près de 40%, sont dépendants à l’héroïne pour laquelle l’addiction survient à peine après quelques jours d’injection », a indiqué hier le Dr Miarintsoa Randriamiarinarivo, médecin addictologue et psychothérapeute du centre.
Appel d’urgence
Face à la prolifération de la toxicomanie en milieu scolaire, le médecin a lancé un appel d’urgence aux parents, aux enseignants, aux forces de l’ordre, à la société civile et aux responsables étatiques pour qu’ils assument leurs responsabilités. Par exemple, la Circonscription scolaire (Cisco) d’Antananarivo Renivohitra vient de renforcer la collaboration conclue avec la Police nationale depuis deux ans afin de contrôler au mieux les situations dans les établissements scolaires d’Antananarivo », a souligné hier le chef Cisco, Lalaina Ramananantony.
Les parents, tout comme les enseignants, sont incités à surveiller les moindres changements chez les jeunes pour reconnaître les signes de la consommation d’héroïne, qui ne sont pas tout de suite apparents. « C’est lorsqu’ils sont en manque qu’on reconnaît leur toxicomanie. Des changements d’humeur soudains et violents, et parfois des épisodes de dépression, de colère, d’agression ainsi que des malaises… surviennent subitement », a expliqué le Dr Miarintsoa Randriamiarinarivo.
Fahranarison