« Bientôt je vous tisse tous », un extrait d’une lettre de Madame Zo à la Fondation H, quelques jours avant son décès en 2020. Lors de l’inauguration de son nouvel espace, hier à Analakely, la Fondation H a annoncé une grande exposition des œuvres de cette illustre artiste qui aura finalement atteint son objectif. En hommage à Madame Zo, plusieurs commissaires issus de différents pays, des artistes internationaux et locaux, ont tissé ensemble des liens et des idées novatrices.
«Grâce à Madame Zo, j’ai appris beaucoup de choses. Elle m’a fait grandir personnellement que je tiens à lui rendre hommage à travers cette grande exposition », a annoncé avec émotion Hassanein Hiridjee, président de la Fondation H, hier lors de l’inauguration de l’espace. 80 chefs-d’œuvre de l’artiste faisant partie de la collection privée de Hassanein Hiridjee, sont présentés dans cet espace d’environ 1.000 m2, répartis en 6 thèmes : paysages, réflexions, passages, trou noir et « cinétiss », « oraliture », et les artistes en résidence.
Diverses personnalités de divers pays
L’exposition réunit divers spécialistes en arts issus de différents pays, parmi lesquels les deux commissaires de l’exposition, en l’occurrence la Réunionnaise Bérénice Saliou, directrice de l’association documents d’artistes La Réunion, et le Camerounais professeur Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, fondateur de Savvy Contemporary à Berlin. A part cela, il y a les deux commissaires du programme public, l’Allemande Alyad Sebti, directrice de Ifa-Gallery de Berlin, et Hobisoa Raininoro, responsable de programmation de la Fondation H. Et non des moindres, les trois artistes en résidences : la Marocaine Amina Agueznay, la Japonaise Masami et la Camerounaise Grace Dorothée Tong, sans oublier les artistes locaux qui participent au programme public : la poétesse Na Hassi, l’historien Hemerson Andrianetrazafy, l’artiste Joël Andrianomearisoa, le musicien chanteur Encoder Experiment et bien entendu, la participation du public que la directrice de la Fondation H, Margaux Huille, tient particulièrement à remercier pour sa venue en nombre pour cette exposition gratuite.
Son audace à casser les règles
La particularité de Madame Zo se distingue par son audace à casser les règles. Elle ose tisser divers matériels inimaginables comme des os, des miroirs, des bandes magnétiques, des éponges, des pailles de fer, des plantes médicinales séchées, des fils de cuivre… Elle utilise même des scies à métaux dans son chef-d’œuvre intitulé « Mon métier » qui démontre ainsi son initiative à briser les habitudes et les normes.
« Madame Zo était une artiste libre qui a créé des chefs-d’œuvre de qualité exceptionnelle, elle a réalisé des projets novateurs dans le domaine de l’art de tisser », selon le Camerounais professeur Bonaventure Soh Bejeng Ndikung.
Jusqu’au dimanche, le nouveau site accueille divers programmes comme des conférences, des performances, des tables rondes…
Holy Danielle