Le droit syndical, pourtant fondamental pour les travailleurs, est loin d’être respecté, notamment au sein des entreprises franches. La fête du travail célébrée hier au stade d’Alarobia, placé sous le thème « Mpiasa malagasy leo ny fitotonganan’ny fahefa-mividy », a été une occasion pour les syndicalistes et les délégués syndicaux, de monter au front.
«Mpiasa malagasy leo ny fitotonganan’ny fahefa-mividy », traduit littéralement par Travailleurs malgaches, ras-le-bol de la perte du pouvoir d’achat, en dit long sur leurs préoccupations. Malgré les différentes formes de répression, à l’unisson, les syndicats des travailleurs sont monté au créneau, hier au stade d’Alarobia, pour revendiquer leurs droits et manifester leur désaccord vis-vis de la baisse du salaire minimum d’embauche (SME), aggravant la perte du pouvoir d’achat en ce temps difficile. Normalement, l’inflation devrait tirer à la hausse le SME, mais à partir de cette année, l’effet inverse allait se produire.
A ce propos, le président du syndicat des employés de la douane (Sempidou), Herizo Ramanambola Andrianavalona, a souligné que « le SME ne devrait pas être inférieur à 250.000 ariary, le salaire promis par le président de la République en 2022. Mais cette année marquant la fin des subventions étatiques, accordées aux entreprises pour le compte de 2022 seulement, le SME dans le secteur privé, est descendu à 217.000 ariary ».
Selon les précisions, le SME devrait passer à 238.000 ariary suite à l’accord conclu avec les partenaires sociaux en janvier. Ces derniers ont sollicité le maintien des subventions de l’Etat pour que le SME de 2023 ne soit pas inférieur à celui de 2022.
Victimes de violence, de licenciement…
Rien qu’en intégrant un syndicat, des travailleurs sont exposés aux mauvais traitements au travail, tout en étant mal payés. Hier à Alarobia, une victime parmi tant d’autres a témoigné et dénoncé les maux qui minent le monde du travail.
«Elue pour la seconde fois à la tête d’un syndicat de travailleurs, je n’ai cessé de subir des représailles de toutes sortes, y compris des violences verbales, voire physiques, venant de mes supérieurs. Le 7 avril, j’ai été victime d’agression physique perpétrée par l’agent de sécurité de mon lieu de travail qui a agi ainsi après avoir reçu l’ordre de ne pas me permettre d’entrer dans la salle où je travaille habituellement. Après avoir repris du service le 13 avril, j’ai été soumise à un congé forcé depuis le 14 avril jusqu’à maintenant », déplore cette femme employée d’une entreprise franche dans la capitale.
Ce cas est loin d’être isolé selon le syndicat Fisemare, représenté par sa présidente nationale, Francine Randrianarisoa, qui a évoqué des cas de licenciement et d’emprisonnement des travailleurs qui s’impliquent dans des luttes syndicales. L’événement, a été marqué par une marche syndicale en partant d’Ankorondrano jusqu’au stade d’Alarobia.
Fahranarison