Session parlementaire: Christine Razanamahasoa recadre les députés

« Cette session sera houleuse ». C’est en ces mots que la présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, s’est exprimée en ouverture de la session parlementaire ordinaire, hier à Tsimbazaza, devant les membres du gouvernement, le corps diplomatique et les députés. Ces derniers sont appelés à participer activement à chaque réunion et surtout à respecter les dispositions du règlement intérieur.

Dans le contexte actuel qui prévaut dans le pays, comme il fallait s’y attendre, les discours de la présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razana­mahasoa, sont un rappel à l’ordre adressé aux députés. Le message est clair et sans ambiguïté. «Nous sommes en pleine session, ne pas minimiser son importance», déclare-t-elle, notamment à l’endroit des élus qui prennent l’habitude de s’éclipser, juste après la session d’ouverture.
«Rappelez-vous que nous portons une écharpe, veillons alors à respecter les dispositions du règlement intérieur», poursuit-elle. Pour rappel, pas plus d’une trentaine de députés ont fait acte de présence durant les séances plénières de la dernière session ordinaire.
Cependant, la présidente de la Chambre basse s’adresse aussi aux députés transfuges qui ne se conforment pas à la discipline de leur parti ou groupe parlementaire. «On peut toujours faire de la politique mais dans le respect des lois», souligne Christine Razanamahasoa, sans citer des noms.
Mais l’un des députés auquel tout le monde fait allusion, Siteny Randriana­so­loniaiko, n’a pas tardé à réagir et à se justifier. D’après lui, il n’aurait pas été élu sous les bannières de l’IRD, mais celui de l’Ar­mada. «Prouvez-moi que je me suis présenté sous les couleurs de l’IRD», scande-t-il. Malgré cela, «Merci à ceux qui militent et se battent sans calcul pour leur propre sécurité et avenir politique, en revendiquant le développement de leur circonscription respective», ironise en quel­que sorte, la présidente de la chambre basse.

Rapprochement
Christine Razanama­hasoa n’a pas non plus manqué d’interpeller l’Exécutif. «Nous sommes dans le même bateau, faites en sorte de vous entendre avec les députés». Après la motion de censure déposée contre le Gouvernement au mois de décembre sur fond de vives tensions, les relations entre les deux parties, se refroidissent depuis.
Pour Christine Razana­ma­hasoa, la gestion de la nation n’est pas l’affaire d’une seule personne. «Exé­cutif ! Nous avons besoin de vous, même si les débats et échanges sont houleux et intenses. Gare à ceux qui incitent à la haine et vivent de la rancune», fait-elle savoir. Christine Razana­mahasoa estime que la solidarité ne doit pas être à sens unique dans le développement du pays.

Elections
Comme attendu, plusieurs textes devraient être au menu des députés. A citer, la Loi de finances rectificative (LFR) qui va définir le budget pour les élections présidentielles.
«Nous espérons que la Ceni n’ait plus à demander de l’argent pour la préparation des élections», a-t-elle indiqué, bien que les dates n’aient pas encore été entérinées par le gouvernement. Il en est de même pour le Code minier et la loi sur les investissements à Mada­gascar.
Outre les membres du gouvernement, la cérémonie d’hier a également été marquée par la présence de plusieurs membres du corps diplomatique. «Nous les avons invité pour marquer l’ouverture de l’Assemblée nationale à la diplomatie, au nom de la diplomatie parlementaire», explique la nu­méro un de la Chambre basse. Le Bureau permanent se réunira dès ce jour pour déterminer l’ordre du jour à présenter en séance plénière demain.

Tahina Navalona

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