A sa sortie du tribunal à Anosy jeudi, Raissa Razaivola, condamnée à 7 ans de travaux forcés, pour une tentative de meurtre, a vociféré des allégations de corruption impliquant certains magistrats. Samedi, la ministre de la Justice, Landy Randriamanantenasoa, a réagi. Il faut apporter des preuves, dixit-elle.
L’affaire «Raïssa» continue de défrayer la chronique politico-judiciaire. Après des révélations de corruption au sein de la Justice, faites par Raissa Razaivola, à l’issuE de son procès, jeudi, la Garde des Sceaux, Landy Randriamanantenasoa, interrogée par les journalistes, déplore de telles allégations non fondées, en marge de l’installation de la présidente du Tribunal de Première instance de Fianarantsoa, samedi.
«Il ne suffit pas de dire qu’il y a de la corruption au sein de la Justice car tout le monde peut le faire, mais il faut apporter des éléments de preuve vérifiables et incontestables. Et si l’existence de corruption liée à cette affaire, est prouvée, ce serait impardonnable», lance-t-elle.
«Il s’agit d’un principe juridique: si leur motivation est réelle, ils ont (ceux qui plaident en faveur de la femme d’affaires, ndlr) ont l’obligation d’apporter des preuves mais non pas de se contenter de la simple allégation sur les réseaux sociaux», indique une source auprès de la justice. Dans ce sens, la ministre de la Justice a mis en garde toute diffamation gratuite sans preuve.
«Les fondements et principes de la Justice, ne changent pas. Elle est totalement indépendante et impartiale, sans prendre en considération la personnalité de l’accusé», souligne Landy Randriamanantenasoa. La ministre rappelle par ailleurs que la personne jugée coupable, en l’occurrence Raïssa Razaivola, disposait encore de trois jours après sa condamnation, pour faire un pourvoi en cassation, si elle n’est pas satisfaite de la décision rendue par le juge.
Les défenseurs de Raissa Razaiavola dénoncent aussi le fait que le procès a pu avoir lieu alors que le plainant s’est rétracté. D’après les précisions, le retrait de plainte n’entraîne pas automatiquement l’arrêt des poursuites, c’est-à-dire la fin de l’enquête ou l’abandon du procès. Le parquet ou le ministère public a le droit de demander au tribunal la poursuite afin de juger le suspect.
Des faits intrigants
Quoi qu’il en soit, plusieurs points autour de cette affaire, continuent d’intriguer les observateurs. D’où vient l’argent annoncé Raissa R, servant à corrompre certains magistrats ? Car si cela est vérifié, déjà le fait de proposer une telle somme constitue une forme de corruption. Du reste, à la lecture de cette affaire, des zones d’ombre subsistent également sur le fait que la condamnée a réussi à avoir une conversation téléphonique largement partagée sur les réseaux sociaux.
J.P