Dans une interview accordée à « Le Point Afrique », parue hier, le président de la République, Andry Rajoelina, a évoqué plusieurs sujets par rapport aux actualités nationales, notamment les élections à venir et les institutions en charge du scrutin. Sur ce dernier point, il a plaidé en faveur de l’actuelle Ceni et la HCC.
«La Ceni et la HCC ont été mises en place en conformité avec la Constitution et la loi. Aussi, je voudrais souligner que la législation électorale actuelle a été élaborée par l’opposition lorsqu’elle était au pouvoir », a indiqué le chef de l’Etat, hier lors de son entretien mise en ligne avec un journaliste de « Le Point Afrique », en réponse à la question sur les institutions concernées par la présidentielle à venir. Tout comme les sujets relatifs à la demande de réforme de la loi électorale faite par une partie de la société civile et les membres de l’opposition.
Confiant
Pour autant, le président ne ferme pas totalement la porte à cette démarche en posant quelques conditions. « Si nous souhaitons améliorer le processus électoral et renforcer la confiance du peuple dans nos institutions, il est essentiel que nous écoutions toutes les voix », a-t-il poursuivi, en rappelant que Madagascar a traversé de nombreuses crises politiques et que des améliorations significatives en matière de réglementation ont été déjà apportées aux textes régissant les élections.
Et lui d’ajouter que la loi électorale actuelle a permis une alternance démocratique en 2018 et a été jugée conforme aux standards internationaux par les observateurs et que, dans cet optique, il est essentiel de capitaliser sur cet acquis. « Nous sommes favorables à des réformes visant à améliorer le processus électoral, à condition qu’elles soient réalisées dans un esprit de progrès et de concorde. Les recommandations en faveur de réformes doivent être adaptées au contexte », a-t-il indiqué.
Par rapport aux risques politiques de la présidentielle à venir, le chef de l’Etat se dit en tout cas confiant. « Je voudrais souligner que le travail pour créer un environnement électoral favorable et sécurisé est la priorité du gouvernement. Toutes les actions sont entreprises dans ce sens », a-t-il déclaré. Et de poursuivre, « Nous travaillons en étroite collaboration avec les différentes parties prenantes, notamment la société civile et la communauté internationale, pour garantir à la population la transparence et l’intégrité du processus électoral ». A ce titre, il a rappelé que la Ceni a convié, il y a quelques semaines, tous les acteurs concernés par les élections dans une démarche la plus inclusive possible.
Maintien de l’ordre public
Toujours dans le même registre, le président a également indiqué la mobilisation des forces de sécurité pour assurer la sécurité des sites de vote et la mise en place des mesures de prévention pour réduire les risques de violences. « Je suis donc confiant, car nous avons mis en place les conditions nécessaires pour garantir des élections pacifiques, libres et justes », a-t-il soutenu, tout en demandant à tous les citoyens de Madagascar de faire preuve de responsabilité pour consolider la paix et la stabilité.
Du reste, s’agissant des mesures encadrant les manifestations politiques, le locataire d’Iavoloha précise que Madagascar est un pays démocratique et les libertés fondamentales, y compris la liberté d’expression et de réunion, sont respectées. Toutefois, « il est important de veiller à ce que ces manifestations ne dégénèrent pas en violences ou en actes de vandalisme qui pourraient mettre en danger la sécurité de nos concitoyens et nuire à l’image de notre pays (…) C’est pourquoi nous avons mis en place des mesures d’encadrement de ces manifestations pour préserver la paix sociale et la sécurité des biens et des personnes », a-t-il martelé.
Le chef de l’Etat a par ailleurs rappelé que « la liberté d’expression est un droit fondamental, mais elle ne doit pas être utilisée pour mettre en danger nos concitoyens ou les inciter à la violence ».
J.P