Le spectre des hausses en série plane de nouveau comme une épée de Damoclès. Même l’augmentation des salaires, on la craint finalement pour l’éventuelle, ou plus que probable, selon les plus pessimistes, spirale haussière. Et pour cause, rien qu’un exemple, les acteurs de l’éducation privée ont déjà fait l’annonce d’une révision des frais d’inscription et de scolarité, avançant qu’ils devront donc payer en plus pour les salaires des professeurs. Puis il y a cette future hausse, d’ores et déjà déclarée inéluctable, des prix à la pompe, étant entendu que la guerre en Ukraine traîne désormais en longueur. Cela aura sans doute aucun, un effet domino sur les tarifs de transports, et s’ensuivra probablement une autre flambée des prix des marchandises puisqu’il est fort à parier que d’aucuns nourrissent déjà des velléités d’imposer de nouvelles augmentations aux consommateurs. Trop de hausses qui finiront par achever définitivement le pouvoir d’achat déjà agonisant de nombreux ménages.
En fonction de ses opinions politiques, on le croira ou pas mais
il n’y a pas qu’ici. Dans plusieurs pays, le carburant s’achète déjà quasiment à prix d’or. Mais hormis le contexte international, la Grande île fait face à d’autres défis internes dont les aléas climatiques qui ne lui ont rien épargné depuis quelques mois. Et qui ont eu de nombreux impacts sur des infrastructures vieillissantes ou laissées pratiquement à l’abandon depuis des décennies. Et alors que le pouvoir en place a fait le pari de les remettre en l’état ou d’en construire de nouvelles, d’aucuns estiment que ce n’est pas logique. Les chantiers ont commencé ou sur le point de débuter sur un certain nombre de routes nationales mais à en croire ces derniers, il faudrait les suspendre. On n’a eu de cesse de l’intégrer parmi les sujets
de débats politiques, et d’autres en font même des objets de moquerie, mais pour autant que l’on puisse faire preuve d’un peu d’honnêteté, la réhabilitation de ces infrastructures serait salvatrice pour une grande partie de la population.
Contradictions
Il faut dire que la situation actuelle arrange bien certains. Autant les spéculateurs que les détracteurs du régime. Il n’en faut d’ailleurs pas plus que des mauvais classements ou qu’une institution financière internationale met l’accent sur le retard de développement de la Grande île, pour que ces derniers réagissent et se réjouissent. Quand certains médisent sur leur propre pays, ils applaudissent.
Les choses étant ce qu’elles sont, vu la conjoncture mondiale, ces problèmes ne sont pas endémiques à Madagascar. Mais quand les autorités soulignent que les difficultés actuelles découlent essentiellement des différents chocs successifs, en l’occurrence la pandémie de Covid-19, les cyclones et maintenant la guerre en Ukraine, certains affirment que ce ne sont que prétextes pour justifier l’inefficacité voire l’incapacité des dirigeants. Quand, en revanche, les autorités prennent des mesures pour organiser, remettre de l’ordre, appliquer les lois en vigueur… ces mêmes personnes reprennent exactement les mêmes arguments et affirment que ce n’est pas le moment. Parce qu’il y a eu le Covid-19, les cyclones, la guerre en Ukraine… que leurs conséquences ont mis la population en difficulté, et que ce n’est pas encore opportun. Mais ce ne le sera jamais pour ces gens qui se complaisent dans le désordre, la gabegie et l’illégalité. Parallèlement, on glose sur la nécessité de produire localement et quand le pays met en place des usines et produit un remède amélioré contre le Covid, même des nationaux l’ont décrié. Politique, quand tu nous tiens.
Bref, voilà ce qui arrive quand les opinions politiques prennent le pas sur toute autre considération, même le raisonnement et le patriotisme.
N.R.