Le sous-sol malgache regorge de ressources minières très prisées par les industries d’envergure internationale. Leur exploitation requiert des « choix politiques de développement minier adaptés », selon David Rakoto, économiste et enseignant-chercheur auprès de la Faculté d’Economie, de gestion et de sociologie de l’Université d’Antananarivo.
Cet enseignant-chercheur estime que «jusqu’ici, les choix politiques pour développer le secteur minier, n’ont pas permis de bien exploiter ces ressources». Ce constat implique l’identification des besoins réels de développement. Selon lui, cela consiste à identifier les besoins réels, augmenter le revenu par tête de la population et à créer des emplois.
Imposer à des investisseurs la construction d’infrastructures sociales comme des routes ou des écoles, n’est pas une décision anodine pour l’Etat. Cependant, ces conditions doivent s’aligner aux politiques sectorielles.
«Nous ne pouvons pas bâtir des écoles sans prendre en compte les priorités de recrutement de nouveaux enseignants. Pareil pour la mise en place des programmes de formation correspondant aux projets miniers, pour ne pas avoir à importer de la main-d’œuvre étrangère, faute de compétence au niveau local» David Rakoto. Il préconise alors la mise en place des «Ecoles des mines» dans les zones à fort potentiel minier.
Partage des profits
«Nous ne pouvons pas développer notre pays sans investisseurs étrangers, compte tenu des moyens financiers dont nous disposons, pour exploiter nos ressources», admet en outre cet économiste. Les porteurs de projet doivent cependant rassurer l’opinion en l’informant à l’avance sur la répartition des profits entre chaque partie, à savoir les exploitants, les communautés et le pays.
David Rakoto insiste sur la nécessité de respecter le cadre réglementaire et évoque ainsi le cas de Base Toliara, notamment «le non-respect du principe de continuité de l’Etat dans ce projet puisque le gouvernement actuel remet en question les engagements de son prédécesseur».
Les dialogues devraient se focaliser sur le côté technique du projet, au lieu d’une discussion politique. «C’est déjà bien qu’il y ait eu des rapprochements et des discussions entre les différentes parties prenantes. Ces discussions doivent déboucher sur l’augmentation des revenus de la population, l’amélioration de leur condition, au lieu de se limiter aux conflits d’intérêts particuliers», conclut-il.
Arh.