De nombreux Tananariviens refusent de faire vacciner leurs enfants contre la polio, notamment ceux qui fréquentent déjà les écoles. Le manque d’information figure parmi les causes d’une telle réticence selon des directeurs d’établissement scolaire.
La campagne nationale de vaccination contre la poliomyélite, ciblant les enfants de moins de 5 ans, a débuté hier sur tout le territoire national. Les vaccins sont accessibles dans les centres de santé, les fokontany, les marchés, les écoles… Des équipes mobiles apportent également les vaccins jusqu’aux ménages avec le porte-à-porte pour atteindre au moins 95% des 5.371.900 enfants cibles selon l’objectif fixé par le ministère de la Santé publique et ses partenaires. Pourtant, certains parents sont réticents à l’idée de faire vacciner leurs enfants, notamment ceux qui sont en âge scolaire.
«Nous avons demandé aux parents, via le carnet de correspondance, la permission de vacciner leurs enfants. Plus de la moitié des parents ont coché “Non”», a confié la directrice d’une école privée sise à Avaradoha. Même situation dans d’autres établissements scolaires privés d’Ankadindramamy, Ankadifotsy et Ampandrana où la majorité des parents ont refusé catégoriquement de faire vacciner leurs enfants. «Le manque d’informations explique cette réticence», a soulevé Haingo Randrianarivony, directrice d’une école privée à Avaradoha.
Baisse de l’immunité après 6 mois
Les multiples campagnes de vaccination contre la poliomyélite sont également à l’origine de la réticence de la population. Elles sont pourtant nécessaires, surtout en cas de réapparition de nouveaux cas. Selon les dernières statistiques, plus de 200 nouveaux cas de poliomyélite ont été recensés à travers le pays depuis septembre 2020.
«La vaccination, seul moyen de prévenir cette maladie, devait être combinée avec le lavage des mains avec du savon et la lutte contre la défécation à l’air libre. Elle devrait être menée au moins deux fois par an surtout face à la résurgence de l’épidémie. C’est le cas, car le vaccin offre une forte immunité durant les six premiers mois de la vaccination. Cette immunité diminue avec le temps», a souligné un responsable au sein du ministère de la Santé. Notons que l’actuelle campagne de vaccination, qui s’étale jusqu’à vendredi,
est soutenue techniquement et financièrement par l’Unicef.
Fahranarison