Un groupe de soldats a été filmé en train d’agresser deux civils en pleine rue, à Avaradoha, dans la nuit d’avant-hier. Notre confrère Fernand Cello a publié la vidéo en question sur sa page Facebook, hier matin.
L’on peut voir dans cette séquence, six soldats dont quelques-uns en uniforme et un muni d’une bêche, frapper les civils. L’un des deux déjà couché par terre, probablement agressé depuis quelques minutes avant l’enregistrement, se faisait encore battre par un soldat déchaîné.
Alors que l’homme était déjà complètement affaibli et pouvait à peine bouger, le militaire le tapait encore à l’aide de sa ceinture et lui a donné plusieurs coups de pied au niveau de la tête. L’un des soldats a demandé à son collègue de s’arrêter puis remonté la victime sur le trottoir plus tard.
A quelques mètres de là, l’autre civil se faisait également agresser par les autres soldats. Après avoir reçu des coups au visage, le concerné ne semblait pas trop mal-en-point que le premier. Ses cris de détresse « Aoka sefo a ! », suppliant ses agresseurs d’arrêter, raisonnaient dans l’enregistrement et interpellaient quelques riverains impuissants et des automobilistes curieux. Le groupe l’emmenait plusieurs fois dans une ruelle mais ce qu’ils lui faisaient là ne pouvait pas être aperçu à travers la vidéo.
Après quelques instants, un tout-terrain arrivait et s’arrêtait au milieu de la route. On voyait deux des soldats s’approcher du véhicule et saluer le conducteur comme si c’était leur supérieur. Les deux parties discutaient pendant quelques secondes avant que le 4*4 ne poursuive sa route. La séquence de 3mn24s se termine sur l’arrivée d’autres riverains spectateurs.
Raison pour l’instant inconnue
Dans la vidéo, on ne pouvait pas comprendre l’origine de l’altercation. Quoi qu’il en soit, les internautes n’ont pas manqué de pointer du doigt ces éléments de forces de l’ordre jugés indisciplinés.
« Les soldats sont ‘‘bordel’’ quand ils boivent un coup dans les bars. Ils se croient plus forts. Et à ce que j’ai appris, le groupe venait de sortir d’un bar », a commenté un internaute.
« Est-ce que les deux civils étaient des malfaiteurs ? Si c’était le cas, pourquoi ne pas les avoir juste remis entre les mains de la police judiciaire », a réagi un autre.
« Peu importe les explications de leurs supérieurs, ces actes sont jugés comme violences sur la voie publique et une sorte d’oppression exercée par des forces de l’ordre sur les civils. Ils sont impérativement condamnables », fustige un troisième.
Des personnages publics comme Paolo Emilio Raholinarivo Solonavalona, n’ont pas manqué d’incriminer les faits. « Maîtrisez vos éléments messieurs les Be kintana et Be bokotra. Si ce genre de chose n’est pas sanctionné sévèrement, c’est l’exemple apparent du Tsy maty Manota. On essaie de lutter contre la justice populaire alors que c’est nous donnons l’exemple », précise-t-il.
Hier soir, un responsable de l’armée a réagi aux événements dans le journal télévisé de la chaîne nationale. Il a précisé que les deux victimes sont déjà prises en charge au niveau de l’Hôpital militaire de Soavinandriana.
Quant aux soldats impliqués dans cette violence, ils sont déjà entre les mains de la gendarmerie en vue d’une enquête. Le responsable n’a pas manqué de faire savoir que les militaires incriminés recevront de lourdes sanctions allant jusqu’à leur renvoi définitif du corps de l’armée malagasy.
ATs.