Où sont les élites ?

Le développement d’un pays donné repose sur les élites de ce pays. Qu’ils aient été formés sur place ou à l’étranger importe peu. Et aujourd’hui, on peut affirmer sans crainte de se tromper que les élites malgaches viennent de toutes les régions de Madagascar. Il n’y a pas une seule région qui peut dire qu’elle manque d’élites.
La mise en place des universités dans cha­que ancienne province au début et aujourd’hui au niveau de nombreux fivondronana a certainement contribué à la formation de ces nombreuses élites. Tout compte fait, Ma­dagascar ne manque pas d’élites, c’est le moins qu’on puisse dire.
Seulement, rares sont les élites qui re­viennent dans leur région d’origine dans le but de développer ladite région. Ce qu’elles cherchent, avant tout, c’est d’obtenir un poste qu’
elles jugent répondre à leurs qualifications. Et généralement, ces postes se trouvent dans les grands centres urbains et surtout dans la capi­tale.
Ainsi, toutes ces élites s’agglutinent dans les centres où ils peuvent jouir de tout le confort qu’elles estiment leur revenir normalement après les études qu’elles ont faites. Ce qui, a
priori, est tout à fait légitime après tous les sacrifices que ces élites ont faits pour réussir leurs études.
Toutefois, en dehors de tout esprit à connotation régionaliste, on peut se demander qui, plus que les natifs de la ré­gion, connaissent mieux tous les problèmes profonds de la région ainsi que les atouts dont re­cèle la région. Ces con­naissances sont des avantages pour permet­tre à la région de se développer.
Et si ces connaissances étaient exploitées à bon escient, nul doute que chaque région se développera rapidement. Mais il y a des situations qui, des fois, montrent une réalité dépassant tout entendement. Il existe des cas où l’on n’arrive pas à comprendre cette réalité.
Par exemple, dans une étude effectuée dans la région d’Ambaton­drazaka sur les choix de formation, donc sur la carrière que les élèves de cette localité voudraient embrasser plus tard, il s’est avéré que la tendance à devenir médecin plus tard dépasse de loin le désir de devenir ingénieur agronome.
Pourtant, pour une région à vocation agricole comme l’Alaotra, où tout tourne principalement autour de la riziculture, la vocation vers des études supérieures en agronomie devrait être forte. D’autant plus dans la plupart des cas, l’étude a montré que la grande majorité des pa­rents étaient des agriculteurs.
Mais apparemment, leur progéniture ne
cherchait aucunement à poursuivre leur activité. Allez savoir pourquoi ? Quoi qu’il en soit, on remarquera également que, seuls ceux qui n’ont pu poursuivre leurs études ont continué à ex­ploiter la propriété familiale. Et bien évidemment avec les mêmes techniques d’avant et donc avec les mêmes résultats.

Aimé Andrianina

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