Secteur extractif: Hugues Rajaonson prône une politique minière développant les chaînes de valeur

Hugues Rajaonson prône une politique minière accordant une priorité à toutes les chaînes de valeur du secteur extractif, qui, selon lui, devrait être définie avant une quelconque révision du Code minier.

Docteur en sciences économiques, spécialiste de l’économie des ressources naturelles, mines et hydrocarbures, Hu­gues Rajaonson a déjà plaidé en faveur de la définition d’une politique minière, avant la révision du Code minier.
« Il faut élaborer cette politique avant de s’attaquer aux cadres réglementaires relatifs à sa mise en œuvre », avance-t-il. Pour cet économiste, qui est également ancien secrétaire général du ministère de l’Energie et des mines, cette politique minière doit considérer toutes les chaînes de valeur de la filière, partant de l’exploitation jusqu’à la commercialisation, en passant par la transformation.
Faute de moyen pour pouvoir exploiter les ressources du pays, l’Etat est appelé à appuyer les investisseurs miniers. Parmi les points qu’il a soulevés, figure la révision à la hausse des droits et taxes spéciaux sur les produits miniers. Selon lui, cette disposition se répercutera sur les coûts de production des compagnies, et va contraindre ces dernières à vendre plus cher par rapport à leurs concurrentes des autres pays. Ce, dans la mesure où Madagascar n’est pas le seul à disposer de ressources minières convoitées sur le marché international.
Il critique également l’imposition de 3% du montant d’investissement direct prévue par l’étude de préfaisabilité déposée avec la demande du permis d’exploitation pour le développement et l’équipement initial de la mine. A travers cette disposition, l’Etat prévoit d’alimenter le Fonds minier d’investissement social et communautaire (FMISC).

Suspension de Base Toliara

Hugues Rajaonson s’est aussi exprimé sur la suspension du projet Base Toliara. Il s’agit, selon lui, d’une décision qui émet un signal dissuasif aux grands investisseurs miniers qui prévoient d’opérer à Madagascar.
Il rappelle que c’est l’administration minière qui a délivré le permis d’exploitation de cette compagnie minière pour son projet d’extraction d’ilménites à Ranobe. «Cette situation démontre le peu de sérieux des autorités dans leur prise de décisions et donne une mauvaise impression par rapport à la confiance que l’on pourrait accorder aux dirigeants malgaches. Et inciter les investisseurs à venir à Madagascar, devient une tâche plus que difficile », a-t-il exposé.
L’Etat ne pourra cependant pas, selon lui, attendre éternellement. « Si nous n’exploitons pas ce minerais, en ce moment où il est très recherché sur le marché international, il se peut que cette ressource dormira éternellement sous terre sans que nous avons pu en tirer profit. La demande change constamment sur le marché mondial et il faut savoir saisir les occasions qui se présentent», a-t-il recommandé.

Hugues Rajaonson est par ailleurs persuadé que cette exploitation d’ilménite de Base Toliara apportera des retombées pour l’économie non seulement régionale mais également nationale. Pour dire que l’Etat ne devrait quand même pas oublier que ces compagnies investissent aussi dans pays pour faire des profits, a-t-il conclu.

Arh.

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