Rideau sur la douzième édition des Assises de la transformation digitale en Afrique (ATDA), organisée à Antananarivo les 19 et 20 mai. L’événement a fait le tour de la situation du développement numérique et de la télécommunication sur le continent africain. L’importance du capital humain dans le domaine du numérique en Afrique a été particulièrement abordée durant cette rencontre.
230 millions d’emplois nécessitant des compétences numériques seront disponibles en Afrique d’ici 2030, selon les prévisions de l’Afritech. La formation des jeunes talents dans le secteur de la Télécommunication, de l’information et de la communication (Tic), mais aussi les seniors et les acteurs économiques, s’avère cruciale pour le développement de l’économie numérique sur le continent, d’après les informations ressorties des ATDA.
A Madagascar, le potentiel en termes de création d’emplois est réel. Selon les données du ministère du Développement numérique, de la transformation digitale, des postes et des télécommunications (MNTDP), le secteur génère jusqu’à 25.000 emplois directs. Ce qui représente 3,4% des emplois formels au niveau national.
En Afrique, 650 millions d’Africains devraient être formés au numérique. Pour ce faire, un appel à contribution des grands acteurs des Ntics a été lancé durant les ATDA. Le paiement des impôts comme tout acteur économique, le partage des revenus des grands acteurs du numérique avec les opérateurs en télécommunication, font partie des pistes avancées afin de permettre le déploiement des infrastructures de télécommunication sur le continent.
Réforme du cadre règlementaire
Outre la mise en avant du capital humain, l’importance du cadre règlementaire a été également abordée. Pour le cas de Madagascar, la loi qui s’applique dans le domaine de la télécommunication dans le pays date de l’année 2005. Le texte est considéré comme étant dépassé par rapport au contexte qui prévaut, tant au niveau national qu’international. Pour les experts dans le domaine, cette loi présente un certain nombre d’insuffisance, d’ambiguïté et ne permet pas réellement de favoriser la concurrence.
Pour y remédier, le gouvernement malgache a entrepris une réforme de la règlementation des télécommunications. A ce jour, deux décrets ont été adoptés récemment en conseil des ministres. Le premier porte sur les licences permettant à chaque opérateur de disposer d’une licence globale, c’est-à-dire une licence qui autorise à tout faire dans le domaine des télécommunications. Le second décret adopté porte sur l’interconnexion et l’accès. Ce texte vise à mieux protéger les consommateurs.
D’autres projets de loi visant à réformer le secteur de la télécommunication à Madagascar sont en cours d’élaboration actuellement. Ces projets de loi portent notamment sur la protection des consommateurs, la régulation du secteur, le déploiement des infrastructures, l’accès et le service universel, mais aussi la réforme de la loi interne.
Riana R.