En raison de l’insécurité qui règne partout dans la capitale, les habitants ont dû changer leurs habitudes. Cela se remarque surtout quand on déambule dans les rues. La première chose qui attire l’attention est le fait que les femmes ne portent plus de bijoux en or. Pour celles qui ne peuvent pas s’empêcher d’apporter une touche particulière à leur tenue vestimentaire, il leur faut se contenter de bijoux de pacotille.
Effectivement, ce serait vraiment tenter le diable que de porter un bijou en or dans les rues de la capitale avec tous les risques de se faire détrousser à tout moment, même dans un lieu public. De plus les victimes de ces vols peuvent se blesser sérieusement car les voleurs ne se soucient guère des conséquences de leurs actes.
Pourtant, dans le passé, les femmes malgaches aimaient bien se parer de leurs plus beaux apparats en or à
la moindre occasion. Elles rivalisaient entre elles pour avoir les plus beaux bijoux en or. Aujourd’hui, tous ces bijoux restent bien rangés dans leur écrin respectif attendant les hypothétiques occasions de pouvoir en sortir.
Bien plus grave encore, plus personne ne porte une alliance qui, généralement, est en or. Et même les hommes évitent d’en porter en public, c’est dire à quel point cela présente un danger, même pour quelqu’un dit du sexe fort. Et aujourd’hui, même les bijoux en argent disparaissent de la circulation car faute d’or, les voleurs se rabattent sur l’argent.
Qu’on le veuille ou non, on ne peut pas dissocier ces actes de vol de bijou en or de l’existence de ces nombreux démarcheurs qui proposent d’acheter toute sorte de bijou en or tout le long des trottoirs de la ville. Forcément, ce sont ces voleurs de bijoux qui vont fourguer les fruits de leur rapine auprès de ces acheteurs de bijoux en or qui ont pignon sur rue.
On se demande d’ailleurs pourquoi les autorités acceptent-elles ces activités illégales car elles sont informelles. On peut être sûr qu’elles ne paient pas d’impôts et pourtant elles agissent là au su et vu de tout le monde. Ce sont elles qui alimentent certainement les multiples trafics d’or vers l’étranger qui ont été découverts et portés à la connaissance du public.
Quoi qu’il en soit, ce phénomène ne concerne pas seulement la capitale. Les autres grandes villes du pays enregistrent des cas analogues. L’attrait de l’or est trop fort si bien que les voleurs osent risquer leur vie pour quelques grammes de ce métal précieux. En fin de compte, ce sont les citoyens qui sont pénalisés et plus particulièrement les femmes qui ne peuvent plus porter leurs bijoux de valeur. Comme le temps a changé les choses. O tempora, o mores.
Aimé Andrianina