Retour à l’anormal. C’est le moins qu’on puisse dire, pour qualifier ce qui se passe actuellement à l’Assemblée nationale, plus de trois semaines après le début de la session ordinaire. Après la séance d’ouverture de la session le 2 mai, les députés ont commencé à déserter le palais de Tsimbazaza.
Ils sont de moins en moins nombreux à y assister, comme l’atteste la situation durant la séance d’adoption de certains projets de loi, à l’instar notamment de celui sur l’investissement, lundi, où seuls 19 députés ont répondu présents. N’empêche que ledit projet de loi a été adopté.
La situation n’a pas beaucoup évolué hier avec l’adoption du projet de loi autorisant la ratification de l’accord de prêt relatif au financement additionnel du Programme africain de financement de la gestion des risques et des catastrophes. Cette séance a été une fois encore snobée par une grande partie des élus. Certains d’entre eux ne sont d’ailleurs plus aperçus à l’Assemblée nationale après la séance d’ouverture. Une pratique en tout cas, qui tend à devenir une tradition au niveau de l’hémicycle, certains élus se lançant tout bonnement à d’autres occupations autres que leur fonction parlementaire.
Période électorale
Ce fort taux d’absentéisme à l’Assemblée nationale risque de monter un peu plus, au fur et à mesure que la période prévue pour l’organisation de l’élection présidentielle approche. Depuis le début de l’année en effet, certains élus ont déjà été aperçus aux côtés de pressentis candidats à cette élection, dans une sorte de tournée de précampagne. Le comble est que des élus absents viennent des districts limitrophes de la capitale, à seulement quelques kilomètres. Pour dire que le problème n’a rien à avoir avec le déplacement des députés.
Certains observateurs pensent toutefois que cette situation va changer temporairement pendant deux jours. Aujourd’hui et demain en effet, les députés vont rencontrer les ministres dans le cadre de la séance de questions aux membres du gouvernement. A l’instar de la séance d’ouverture et de la clôture de la session ordinaire, le face-à-face sera retransmis en direct sur la RNM et la TVM. Les députés profiteront donc de cette occasion pour se faire une belle image auprès de leurs électeurs respectifs.
Impact
Rien d’étonnant donc si la salle de séance de l’Assemblée nationale se remplira de nouveau pour ce face-à-face de deux jours entre le gouvernement et les députés. Et il n’y a pas lieu non plus de s’étonner outre mesure, si la salle sera de nouveau vide les jours suivants. Dans tous les cas, cet absentéisme impactera le bon déroulement de la session. Pour preuve, lors des précédentes sessions, certains textes ou résolution ont été annulés, faute de quorum. Il en est ainsi, à titre d’exemple, du projet de résolution de mise en accusation devant la Haute cour de justice (HCJ) lequel à ce jour, n’est toujours pas adopté en raison du fort taux d’absence à la Chambre basse.
Tsilaviny Randriamanga