Une quinzaine d’organisations membres de la société civile appellent à la suspension des travaux de construction de l’autoroute Antananarivo-Toamasina, durant le processus d’évaluation des études d’impact environnemental du projet.
Dans un communiqué publié samedi, les OSC signataires « interpellent le gouvernement et promoteur de ce projet à suspendre les travaux en cours pour permettre un débat préalable public inclusif (PTF, ONG, gouvernement, secteur privé, société civile, CTD et communautés de base) ». Des débats qui, selon elles, porteront, entre autres, sur « l’itinéraire final et complet de la construction ; des informations sur les pertes et bénéfices socioéconomiques et environnementaux engendrés par le projet, l’origine, les conditions et le volume réel des transactions financières des investissements, le respect du droit de propriété foncière protégé par l’article 34 de la Constitution ».
Les membres de la société civile estiment effectivement que ces préalables n’ont pas été respectés par les autorités. Or, elles notent que « l’itinéraire choisi par le gouvernement pour l’autoroute devrait traverser des sites protégés emblématiques et inestimables pour leurs richesses biologiques, physiques et écosystémiques : l’aire protégée d’Anjozorobe Angavo, la zone Ramsar de l’Alaotra et le Corridor forestier d’Ankeniheny-Zahamena. Ce dernier devrait pourtant faire bénéficier plus de 15.000 ménages des financements internationaux REDD+ ».
Démarche transparente, inclusive
Selon le communiqué de l’Office national pour l’Environnement (ONE), une descente sur le site est prévue entre le 30 mai au 14 juin, pour l’évaluation de l’étude d’impact environnemental par l’ONE, à commencer par le premier tronçon de 80 km jusqu’à Anjozorobe.
La société civile assure d’ores et déjà qu’elle « n’est pas du tout contre les projets de développement économique et des expropriations légales pour cause d’utilité publique ». Elle souhaite plutôt « une démarche transparente, inclusive et dénuée d’illégalités vis-à-vis de l’intérêt général de la Nation et des communautés malgaches déjà paupérisées, sans moyen de défense et qui vivent au jour le jour ».
Les OSC signataires de ce communiqué interpellent le MEDD sur « ses missions et rôles en rapport à sa dénomination face à cette initiative qui aura des répercussions indélébiles sur l’histoire de Madagascar ». Elles demandent aussi aux responsables concernés (MTP, MEF) « d’appliquer la transparence et la redevabilité et de donner accès aux citoyens aux informations concernant notamment le financement et la passation de marchés du projet ».
Arh.