Une fois de plus, il ne se passe pratiquement pas un jour sans que les réseaux sociaux et les médias traditionnels ne fassent état d’un accident de la circulation. De source auprès des autorités routières, pas moins d’une centaine sont survenus depuis le début de l’année, alors que le premier trimestre n’est même pas arrivé à son terme. Les mêmes sources précisent qu’une grande partie implique des deux-roues, et les choses étant ce qu’elles sont, bon nombre de cas sont mortels.
Ce n’est pas la première fois puisque l’on assiste régulièrement à une recrudescence épisodique de cas. Mais ce ne sera visiblement pas non plus la dernière si l’on en croit les réactions et points de vue émis. Beaucoup estiment en effet que la solution doit venir de l’Etat et autres responsables du secteur des transports si l’on veut un tant soit peu faire baisser ces statistiques morbides. Pas moins rejettent systématiquement la faute sur les autres usagers de la route. Avec ce genre de mentalité d’irresponsable, le taux d’accidents routiers ne baissera certainement pas de sitôt. Car pour beaucoup, voie rapide veut dire circuit de rallye. On se sert fréquemment du mauvais état des routes comme excuse, mais l’argument ne tient pas lorsqu’une bonne partie des accidents ont lieu sur des portions récemment construites. Les spécialistes du code de la route et experts en aménagement des voies urbaines pullulent sur les réseaux mais dans la réalité, piétons, automobilistes, cyclistes et motocyclistes font ce qu’ils veulent. Même les agriculteurs et éleveurs font des leurs et prennent les routes pour des silos ou des passages pour bétail, les poids lourds circulent aux heures qui leur conviennent avec des charges dépassant parfois celles autorisées. Tout cela, la plupart du temps, avec la complexité de certains éléments des forces de l’ordre. Voilà à quel point on respecte les biens communs, alors qu’on est si prompt à se plaindre quand l’état de ces infrastructures se dégrade. Les accidents ne sont pas une fatalité et les routes ne tuent pas. Ce sont essentiellement l’imprudence, les excès et le non-respect des lois qui tuent.
Transports
Et voilà également que les taxi-be refont parler d’eux. Les plaintes pour non-respect des cahiers de charges ne discontinuent pas, soulevant notamment les mêmes griefs que les usagers ont émis depuis des années et des années. Et certains n’ont rien trouvé de mieux que de « faire la grève pour contester les sanctions qui leur ont été infligées par les brigades de la circulation »… Aussi risible que cela puisse paraître… Petite digression, le fait est que cela semble être la dernière trouvaille pour certains : transgresser les lois pour ensuite crier à l’injustice lorsque la justice se met en œuvre. D’aucuns en arrivent même à invoquer des arguments infâmes pour forcer la libération d’amis ou de proches emprisonnés.
Dans tous les cas, beaucoup continueront de s’asseoir sur le cahier des charges. Pour couronner le tout d’ailleurs, certains ont pris auparavant l’habitude de prendre la population en otage en brandissant la menace d’augmenter les tarifs chaque fois que l’Etat peinait à payer les subventions. On se souviendra qu’il y a quelques années, cette histoire de subvention, de même que l’augmentation des coûts d’entretien et des pièces de rechange, ainsi que la nécessité d’améliorer la qualité de services, avaient été invoquées par ces professionnels des transports pour motiver la nécessité de revoir les prix des tickets. Les tarifs ont eu beau augmenter mais les strapontins ont toujours été automatiquement déployés pour quelques ariary de plus, les surcharges et les “tapa-dalana” sont restés monnaie courante. Seul le Covid a réussi un tant soit peu à éliminer ces places ingrates. Maintenant, nul ne sait jusqu’à quand les actuels prix à la pompe seront-ils maintenus, mais si le conflit entre la Russie et l’Ukraine perdure, ceux-ci risquent de ne pas faire long feu. Dans sa dernière communication d’ailleurs, l’ambassade de Russie à Madagascar a prévenu que ce seront les citoyens ordinaires du monde entier qui pourraient malheureusement subir la hausse des prix du gaz, du carburant et de PPN. Mais entretemps, les opérateurs des transports publics ont déjà fait planer le spectre d’une hausse des tarifs au moindre changement. Finalement ce n’est pas encore près de s’arranger sur les routes et les rues et, à ce rythme, la conjoncture risque de tuer le pouvoir d’achat de la population.
N.R.