Le délestage revient en force depuis mercredi sur le réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA). La Jirama évoque plusieurs raisons pour expliquer cette situation, entre autres, les stocks insuffisants de fuel lourd. Les coupures vont encore perdurer.
Le délestage est devenu le lot quotidien des Malgaches. Les coupures tournantes d’électricité reprennent de plus belle à Antananarivo et dans les villes environnantes, après le répit du week-end de la Pentecôte. Depuis mercredi, les abonnés de la Jirama subissent à nouveau des coupures fréquentes et de longue durée dans de nombreux quartiers, sans plus d’explication. La semaine dernière, la compagnie nationale d’électricité avait évoqué que ses centrales thermiques et ses réseaux de distribution, ont fait l’objet d’entretien.
Ce n’est qu’hier sur sa page Facebook «Jirama Ofisialy» que la société d’Etat a annoncé être contrainte de programmer à nouveau des délestages tournants sur l’ensemble du RIA. La Jirama avance que ces coupures sont inévitables pour diverses raisons, notamment : «l’augmentation des besoins en électricité en ce début de la saison hivernale ; la baisse du niveau des sources en eau pour la production hydroélectrique (143/216MW pour hier : ndlr), la baisse de la production d’énergie solaire (8/40MW pour hier : ndlr) ; ainsi que l’insuffisance des stocks de fuel lourd».
En tout cas, la population ne décolère pas. La situation fait monter la grogne populaire, ras-le-bol. A titre d’exemple, les habitants d’Itaosy ont crié leur ras-le-bol dans la rue en érigeant à nouveau des barrages et brûlé des pneus. Alors que les coupures d’électricité vont encore perdurer.
D’après la Jirama, «il n’y aurait pas de coupures alternées le matin. Celles-ci seront appliquées entre 13h et 21h sur le RIA, à partir de 3 juin 2023. Chaque coupure devrait durer jusqu’à trois heures par départ de distribution d’électricité».
Quid des solutions ?
Les situations de ces derniers mois reflètent les difficultés auxquelles la Jirama est confrontée. A titre de rappel, la société d’Etat avait fait part au début du mois de mai de l’insuffisance de fuel pour faire tourner les centrales thermiques. A ce sujet, un appel d’offres international pour la fourniture de fuel lourd avait même été publié un mois avant cette date.
Au bout de quelques jours, notamment après des négociations avec le Groupement des pétroliers de Madagascar (GPM), les dirigeants de la Jirama et les autorités ont toutefois assuré avoir trouvé des solutions pour «mettre fin aux délestages». Mais ceux-ci ont repris de plus belle avant les festivités de la Pentecôte et depuis le milieu de la semaine.
La compagnie rassure ses abonnés que «l’Etat malagasy, représenté par le ministère de l’Energie et des hydrocarbures (MEH), la Jirama et ses fournisseurs discutent activement pour résoudre rapidement les problèmes».
Arh.