Le réalisateur du célèbre film « 120 Battements Par Minute », Robin Campillo, vient de sortir son nouveau film intitulé « L’île Rouge », en France, le 31 mai. Ayant vécu à Madagascar dans les années 70, il fait vivre sa nostalgie d’enfance à travers ce film. « Je me suis inspiré de faits réels, mes souvenirs », révèle-t-il dans son interview pour un média français.
Robin Campillo n’est plus revenu au pays après l’avoir quitté, mais les deux ans qu’il a passés à Madagascar l’ont beaucoup marqués. Madagascar a retrouvé son indépendance en 1960, mais la France était encore bien présente dans de nombreux domaines.
A cette époque, le réalisateur était encore un enfant quand il a vu sa vie basculer après les manifestations estudiantines, «non pas contre la France mais le gouvernement malgache». Ces deux histoires relatent une quête de l’indépendance qui dévoile le côté fascinant de l’histoire. «J’étais conscient que nous avons vécu quelque chose de factice, dans
un paradis volé. (…) Toute l’illusion coloniale est tombée», relate-t-il dans la presse internationale.
Le film ne se focalise pas sur l’histoire proprement dite de Madagascar, mais sur la réalité qu’a vécue le petit Thomas, fils d’un militaire et d’une femme au foyer. «J’ai mis cinq ans pour concrétiser ce projet», a-t-il ajouté. Avant d’entamer le tournage, le réalisateur a montré ses anciennes photos aux acteurs pour leur permettre de mieux s’imprégner de l’univers et l’ambiance des années 70.
Il a également raconté des anecdotes, dont certaines sont présentes dans le film, comme le fait de se déguiser en Fantômette – l’héroïne de la bibliothèque rose -, l’histoire de la bague de sa mère… «Mais le film n’est pas une autobiographie», précise-t-il.
Une équipe malgache dans la production
«L’île Rouge», ce long métrage de 117 minutes, a vu la participation de trois pays de production, à savoir la France, la Belgique et Madagascar. Une partie du tournage a eu lieu au pays, et une équipe malgache de la DDC Madagascar fait partie de la production. Par ailleurs, l’écrivain Jean-Luc Raharimanana a concocté le scénario, aux côtés de Robin Campillo et Gilles Marchand.
Le film n’est pas encore disponible au pays actuellement, mais le réalisateur a avoué vouloir organiser un grand événement pour sa sortie à Madagascar. «J’aimerais faire, par exemple, une projection en plein air», conclut-il.
Holy Danielle