Très attendue, la séance de questions-réponses sur le rapport d’activités du gouvernement à l’Assemblée nationale a été finalement reportée. Pour cause, le Bureau permanent n’était pas au complet si habituellement, ce sont les députés qui désertent les lieux.
Le monde à l’envers. Alors qu’une vingtaine de députés seulement se présentaient régulièrement à Tsimbazaza depuis le début de la session parlementaire ordinaire, hier, ils étaient une cinquantaine sur place, attendant l’ouverture du débat avec les membres du gouvernement concernant leur dernier rapport d’activités. Comble de l’histoire, ce sont les membres du Bureau permanent (BP) qui ont été finalement les grands absents, alors que ceux du gouvernement étaient prêts à répondre à toutes les questions. Le vice-président de Fianarantsoa, Brunelle Razafitsiandraofa, n’est monté au perchoir qu’ une heure après le début de la séance, laissant députés et membres du gouvernement dans le suspense total.
Au final, deux sièges seulement sur les trois en place ont été occupés par le Bureau permanent. Les députés ont vite haussé le ton, soulignant que la situation est inacceptable. Après discussions et vote à main levée, la séance a été finalement annulée et reportée. Un nouvel ordre du jour est attendu d’ici la semaine prochaine après la prochaine réunion du Bureau permanent lundi.
Dissolution du Bureau permanent
« Il est inacceptable que le Perchoir puisse être aussi incomplet », s’est insurgé l’élu de Vohipeno, Honoré Tsabotokay. « Avec 13 membres de bureau, deux seulement sont-ils disposés à représenter l’hémicycle ? », s’est-il interrogé. Pour lui, la situation est inimaginable, une offense et un profond manque de respect envers les députés et le gouvernement. « Ce sont ceux qui ont le plus d’avantages et il est inadmissible qu’ils soient tous absents des séances », a-t-il poursuivi. En fin de compte, l’annulation de la séance d’hier aurait été un message que les députés ont voulu faire passer au Bureau permanent.
La dissolution du Bureau permanent a été évoquée durant les échanges entre les députés. Mais le débat s’est arrêté au report de la rencontre et non plus loin. « On ne lave pas son linge sale en public et on sait que les membres du Bureau permanent y sont pour quelque chose dans cet absentéisme des députés durant les sessions », a indiqué l’élu de Vohipeno en marge de la séance. Il semblerait même que ces mêmes membres aient à présent peur d’un huis clos.
Pour sa part, le Premier ministre Christian Ntsay a indiqué « respecter la décision des députés, signe de la démocratie ».
Tahina Navalona