Film documentaire: les Mikea sous le feu des projecteurs

La forêt des Mikea, située à plus d’une centaine de kilomètres au Nord de Toliara, est gravement menacée de disparition. Dans le film documentaire intitulé « Le dernier des Mikea », Jean Claude Vinson, projeté à Toliara hier devant 1.300 personnes, les défricheurs de cette forêt unique en son genre ont fait des révélations poignantes, sans oublier les témoignages de bienfaiteurs et autres amis des Mikea.

A travers ce film documentaire, les Mikea ont pointé du doigt les personnes qui brûlent et détruisent depuis des an­nées leur habitat naturel. Des collecteurs en grande quantité de maïs livrés et exportés par des commerçants en tout genre, aux trafiquants de bois (bois de rose et bois d’ébène ou des simples bois pour la construction de maison), ainsi que les constructeurs de pirogue.

Mais les Mikea n’ont pas également omis de remercier les gens qui les aident à conserver leur culture et «les derniers des Mikea». Ils citent surtout Jean Claude Vinson qui a construit une école au cœur de la forêt des Mikea avec l’aide de ses partenaires, comme le projet Fasi­mainty de l’actuel Base Toliara, même si cette école se trouve très loin de la zone impactée par le projet d’exploitation d’ilménite, située à 80 km à l’Est de la forêt des Mikea.

Témoignages et appels
au gouvernement

Les spectateurs présents à la projection d’hier ont été à la fois touchés par les ré­vélations mais également plus que jamais rassurés par le fait que le projet d’ex­ploitation d’ilménite de Ranobe, ne concerne pas la forêt des Mikea, contrairement aux allégations de certaines personnes.
«Nombreux de nos proches à Toliara ignorent où se situe le site minier de Base Toliara. Lorsque le film a été diffusé, nous avons été ravis de constater que les Mikea ne sont pas affectés par le projet d’exploitation et qu’ils sont protégés et soutenus», s’exclame le président de l’association des jeunes de Toliara II, Jean Claude Ra­fesy.

«Je suis une native de Benetsy. Après avoir visionné ce film, je suis persuadée que contrairement aux ru­meurs qui circulent dans notre localité selon lesquelles ces étrangers vont détruire la forêt, Base Toliara est et sera d’une grande aide pour ces gens», a ajouté pour sa part Dalienne, représentante des femmes de Benetsy. Elle appelle l’Etat, les habitants de Toliara et les Vezo à «agir dans le sens de l’intérêt pub­lic en procédant à la réouverture de Base Toliara, qui ne s’arrêtera pas à la création d’emplois, mais également à la construction d’écoles…».
Houssen, habitant de Toliara, confie que «au dé­part, je faisais partie des opposants au projet contre Base Toliara. Le sort des Mi­kea me laissait perplexe. Ce film a mis en évidence la réalité et je suis désormais convaincu que Base Toliara apportera le développement».

Arh.

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