Tomber de charybde en scylla

Force est de constater que dans la Capitale, l’université publique n’est plus attractive. Etudier à Ankatso n’attire plus bon nombre de nouveaux bacheliers, une situation
propice au fleurissement des universités privées, malgré les coûts élevés des études.
Chaque année, presque toutes les six universités publi­ques dans les provinces, sont en proie à des grèves massives. C’est comme si c’est écrit qu’à chaque année universitaire, la grève fait partie intégrante du programme, parfois violente faisant la Une des actualités. Incroyable mais vrai, les
étudiants des instituts privés finissent leurs études avec l’obtention de diplôme de licence, au moment où leurs promotions des universités publiques entament leur deuxième année du premier cycle.
On doit dire haut ce que les autres pensent tout bas. Etudier à Ankatso, c’est une perte de temps. Certaines facultés essaient tant bien que mal de se défaire de ce stéréotype sans y parvenir réellement. Et ce n’est que la partie cachée de l’iceberg car voilà que le Seces brandit la menace d’une fermeture potentielle de l’Université d’Ankatso. Les raisons de cet arrêt total des activités au-delà de la grève : 70% des enseignants qui sont des vacataires, n’ont pas encore perçu leurs quatre années de vacation.
Faire une vacation plusieurs années de suite sans être payés, alors que sans eux, à en croire le Seces, l’université serait paralysée, c’est insensé. Sous cet angle, ce régime des vacataires, bancal est une bombe à retardement difficile à désamorcer le moment venu, pour le ministère de l’Enseigne­ment supérieur, en mal de réforme. Et c’est toujours la même rengaine.
70% des enseignants sont des vacataires, mais paradoxalement à cela, il y a une pénurie d’enseignants titulaires
à Ankatso. Un indicateur clé de dysfonctionnement du système. Un problème peut en cacher un autre. Tomber de charybde en scylla ou « Miala an’Ankatso dia Ambohide­pona », en malgache.

Rakoto

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