Des parents stressés

Ils sont au nombre de 515.081 candidats à passer le CEPE, ce jour, sur tout le tout le territoire national. Ils sont âgés entre 7 et 70 ans. Et quand on parle de CEPE – diplôme qui sanctionne la fin des études primaires dans n’importe quel établissement scolaire -, la première question qui se pose est : A quoi pourrait-il encore bien servir ?
En effet, aujourd’hui, il est difficile de penser à postuler n’importe quel emploi au­près de la fonction publique avec comme seule référence le di­plôme de CEPE. A moins bien entendu de bénéficier d’un piston de poids. Ce ne sont pas les candidats qui manquent et ils sont plus ou moins bardés de diplômes d’études supérieures.
En conséquence, mê­me le Baccalauréat et encore moins le BEPC, ne suffit plus pour se faire valoir. Et vu la taille plus que réduite du marché du travail à Madagascar, chaque offre d’emploi pour le recrutement d’un collaborateur pour n’importe quel poste, que ce soit dans le privé ou dans l’administration, est toujours submergée par les nombreuses candidatures.
C’est pourquoi, dans un temps pas très éloigné, certaines personnes ont suggéré de mettre un terme au CEPE. Mais les avis divergent à ce sujet et il existe encore de farouches défenseurs de cet examen. Tout d’abord, selon eux, l’examen du CEPE servira aux élèves d’apprentissage pour sortir de leur zone de confort habituel.
Il est vrai que c’est le premier examen officiel que, normalement, va passer l’élève malgache une fois qu’il est entré dans le circuit de la formation académique primaire. Et tout au moins, çà lui servira pour se préparer à passer d’autres examens, qui vont défiler les uns après les autres durant toute sa vie.
De toutes les façons, l’obtention du CEPE n’est pas obligatoire pour passer en première année du cycle secondaire, c’est-à-dire en classe de 6e, à moins que l’intéressé veuille entrer dans un établissement scolaire public dont l’accès se fait par concours. Et il y a peu de chance qu’on y accède si on n’arrive même pas à décrocher le CEPE. Donc il y a un choix à faire.
Pour d’autres, c’est tout le système d’enseignement qui doit faire l’objet d’une véritable refonte. Ils verront d’un bon œil que l’enseignement devienne plus spécialisé et que chaque bénéficiaire de formation puisse devenir im­médiatement opérationnel à n’importe quel niveau de formation il arrête ses études.
C’est un sujet crucial qui doit faire l’objet d’un débat de portée nationale. Il importe de savoir quel type de formation faut-il il dispenser à la jeunesse malgache. Mais, quoi qu’il en soit, ce que l’on peut remarquer est le fait que ce sont les parents qui sont toujours plus stressés que leurs chérubins, quel que soit l’examen que ces derniers passent.

Aimé Andrianina

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