Drépanocytose: un bébé meurt sur le chemin d’un centre de santé

La mortalité due à la drépanocytose augmente ces derniers temps chez les enfants de moins de dix ans et chez les personnes drépanocytaires n’ayant pas accès aux soins adaptés. Parmi les récentes victimes figure un bébé d’à peine sept mois. L’ONG Lutte contre la drépanocytose de Madagascar (LCDM) Solimad dénonce l’indifférence des responsables face à cette maladie.

Un bébé drépanocytaire a perdu la vie sur les bras de sa mère, à bord d’un taxi-moto, sur une route quasi impraticable de Maroantsetra qui prend environ plus d’une heure. Ils étaient sur le chemin du centre de santé le plus proche du village. Le bébé aurait eu sept mois ce jour (ndlr, avant-hier), Journée mondiale de la lutte contre la drépanocy­tose. Mais faute d’accès aux soins à temps, il n’a pas survécu. « Le décès de ce bébé fait suite à une crise de paludisme qui a provoqué une crise vaso-occlusive (CVO) de la drépanocytose », rapporte la LCMD Solimad.
Ce cas n’est pas isolé. « Le problème d’accès aux soins en temps opportun, causé par le manque d’infrastructures de santé et d’informations liées à cette maladie, touche actuellement un grand nombre d’enfants de moins de dix ans. C’est également le cas des adultes drépanocytaires qui ne bénéficient pas de soins adaptés suite aux faux traitements proposés par des personnes non qualifiées », regrette cet organisme qui lutte contre la drépanocytose depuis 2005. « Ce décès démontre à quel point notre système de santé est encore fragile, alors que nous avons tout pour garantir un vrai programme de santés sur la drépanocytose et tout ce qu’il faut pour vaincre le paludisme », ajoute la LCDM Solimad.

Ce n’est pas une fête

Dans un tel contexte, pour cette ONG, « Le 19 juin 2023, Journée mondiale de lutte contre la drépanocytose, n’est pas une fête, loin de là. Il faut un peu d’humilité et de respect pour les milliers de personnes laissées sans soins et pour les parents et familles qui enterrent leurs enfants faute de prévention et de vaccins et aussi à cause de l’ignorance, du manque d’eau, de la famine, des infections en tous genres ».
Selon le constat de cette ONG, « Ces quatre dernières années ont été les pires dans la lutte contre la drépanocytose. Chaque année et à l’occasion de la journée du 19 juin, on relance les plaidoyers autour de cette maladie, mais on interprète cette initiative comme du forcing ». Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à Madagascar, la prévalence de la drépanocytose, une maladie sanguine héréditaire qui provoque une anémie, souvent appelée anémie falciforme, se situe à 10%.

Fahranarison

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