Mercredi des idées en goguette: Patriotissime

Le 26 juin s’annonce chaque année com­me l’un des plus im­por­tants jours fériés du calendrier, s’agissant tout simplement de la Fête nationale, commémorant le re­tour de l’Indépendan­ce du pays. Le mo­ment serait propice à refaire le plein de patriotisme en se re­mémorant l’histoire. Mais à l’instar d’autres jours-anniversaires et autres journées mondiales, les esprits semblent plus enclins à se focaliser sur l’aspect festif qu’aux véritables enjeux de la célébration. Une attitude qui donne finalement raison aux partisans de la nécessité de redonner une véritable place à l’instruction civique dans les programmes scolaires.

La situation et les priorités n’étant plus les mêmes qu’il y a 63 ans, le concept de patriotisme a bien évolué pour se rapprocher de notions telles que le civisme qui, clairement, semble de moins en moins de ri­gueur. Tout le monde s’accorde à vouloir vivre dans un pays ou, dans une moins large mesure, une ville développée, où il fait bon vivre, mais peu consentent à faire l’effort d’agir dans ce sens. Au contraire, le laxisme et les incivilités deviennent la règle, au point que toute volonté de remettre les choses dans le bon ordre se heurte chaque fois aux réticences de quelques-uns. Pas forcément ceux à qui l’on aurait pensé en premier d’ailleurs dès lors que ce sont ceux qui, a priori, ont reçu un certain niveau d’instruction ou censés disposer d’un certain niveau intellectuel qui font le plus
de bruit… Expertes en tout, promptes à critiquer, ce genre de personnes se croient patriotes et croient faire bouger les lignes alors qu’elles entretiennent le statu quo du désordre, de l’anarchie. Evidemment, le changement gêne en cela qu’il bouleverse les petites habitudes de chacun. Mais c’est un passage obligé si pour autant l’on souhaite se développer. Le patriotisme et le civisme ne se décrètent pas, ils se prouvent et se vivent.

Le Covid en embuscade

Mais les esprits sont aussi ailleurs en raison de la conjoncture am­biante. Et pour cause,
le contexte économique mondial étant ce qu’il est, la plus qu’éventuelle hausse des prix à la pompe plane comme une épée de Damoclès au-dessus de toutes les têtes. Mais le fait est également que le risque
de nouvelles contami­nations au Covid-19 est à craindre. De surcroît, d’autres assouplissements sont intervenus ces derniers temps en cette période où le froid commence à prendre droit de cité, avec tout ce que cela suppose comme impact en matière d’immunité, en l’occurrence le port de masques qui n’est plus obligatoire en plein air, ou encore tout récemment le retour des strapontins et des banquettes à cinq dans les transports publics. Alors, la décision sera bien évidemment accueillie fa­vorablement parmi les transporteurs, mais l’on ne sait ce qu’il en résultera au niveau sanitaire.
Le verdict tombera inévitablement la semaine qui suivra la célébration de la Fête nationale, sachant que les podiums ont trôné un peu partout dans le pays depuis la Fête de la Musique, particulièrement dans la capitale. Pour certains, point n’est sans doute besoin de craindre une nouvelle flambée épidémique, mais l’histoire récente a appris que ce virus est hautement con­tagieux.
Il reste une chance d’éviter un possible dé­ferlement qui contraindrait une fois de plus les autorités à resserrer les boulons. C’est que chacun, malgré les festivités, adopte un comportement sanitaire respon­sable. Ce ne sera d’autant plus qu’un comportement civique et patriote.

N.R.

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