Envers et contre tout…

Après avoir mis sous pression le gouvernement et la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), l’opposition a fini par changer de ton. Depuis, hier, certains de ses membres prêchent pour que le scrutin ne soit pas organisé tant que les conditions qu’ils avancent ne sont pas réunies dont la modification des membres composant les instances chargées de l’organisation du processus ou encore la retouche des textes électoraux. Alors que ces mêmes politiciens ont appelé, il y a quelques mois encore, à la tenue coûte que coûte du scrutin.
Alors pourquoi ce changement de ton à l’approche de la période durant laquelle le gouvernement devrait confirmer le calendrier électoral et appeler les électeurs aux urnes ? Plusieurs raisons pourraient expliquer cela mais ce qui est sûr, l’adoption de cette nouvelle position cache des stratégies purement politiques. Qu’on le veuille ou non, cette nouvelle déclaration de l’opposition a des liens avec la situation actuelle, notamment la polémique véhiculée autour de la nationalité du président de la République.
Depuis plusieurs jours en effet, les membres de l’opposition tirent les ficelles par tous les côtés pour faire de cette polémique une raison permettant d’écourter le mandat du chef de l’Etat. Et s’ ils arrivent à atteindre leur objectif, c’est-à-dire la démission du président, cela leur donnera libre champs pour la mise en place d’un gouvernement (de transition ?) dans lequel ils espèrent pouvoir y accéder sans passer par les urnes. C’est pourquoi, ils tentent aujourd’hui par tous les moyens de réaliser ce scénario, quitte à faire en sorte que l’élection soit repoussée. Mais après avoir enduré la Transition entre 2009 et 2013 et en 2018, la population acceptera-t-elle ce partage du gâteau rêvé par l’opposition?

Tsilaviny Randriamanga

Partager sur: