Des partis d’opposition ont annoncé hier qu’ils ne participeront pas à la 2e phase du dialogue national organisée par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Parmi ces partis, le Malagasy miara-miainga (MMM), le Hery vaovao ho an’i Madagasikara (HVM), la plateforme C Lera qui regroupe quelques partis politiques, le Mpitolona ho an’ny fandrosoan’i Madagasikara (MFM), le PSD…
«La première phase du dialogue qui a eu lieu le 24 mars, n’était ni inclusive, ni transparente. Aucune des propositions que nous avons avancées à propos de l’organisation de l’élection, c’est-à-dire la modification des textes régissant l’élection, la refonte de la liste électorale, la transparence du processus, n’a été prise en compte. Nous n’allons donc pas assister à la suite de la rencontre et annonçons déjà que nous ne tenons pas compte des résolutions à apprendre», soulignent les représentants de ces partis politiques dans une déclaration commune.
Conditions
Quelques heures avant cette déclaration commune, les membres de la plateforme C Lera ont déjà annoncé leur intention de boycotter le rendez-vous avec la Ceni. Leur participation à la prochaine élection reste conditionnelle, affirmant au passage ne pas avoir confiance aux instances chargées de l’organisation de ce scrutin en l’occurrence, le gouvernement, la Haute cour constitutionnelle (HCC) et la Ceni.
Cette nouvelle déclaration semble confirmer l’analyse de certains observateurs politiques, sur la réelle intention de ces membres de l’opposition. Tout porte à croire que ces partis d’opposition et les députés qui les accompagnent, sont favorables à l’instauration d’un gouvernement de transition. En affirmant qu’ils n’ont pas confiance au gouvernement en place, les membres du C Lera font allusion à la mise en place d’un autre gouvernement pour organiser l’élection. De même pour la HCC et la Ceni, il faudrait, selon leur logique, remplacer ces institutions, tout en appelant au boycott du processus électoral en cours.
« Toutes les conditions nécessaires à l’organisation d’une élection dans une atmosphère apaisée, ne sont pas réunies. Nous appelons ainsi au boycott de l’organisation de l’élection», déclare le député élu dans le 1er arrondissement, Hanitra Razafimanantsoa, hier lors d’une conférence de presse à Tsimbazaza.
Dissension
Toutefois, l’absence du parti Tiako i Madagasikara (Tim) dans la liste des partis dissidents, suscite des interrogations. Visiblement, le Tim soutient le processus en cours. Comme en témoigne la présence de ses techniciens lors de l’audit de la liste électorale avec la Ceni. D’ailleurs, les deux députés, membres du groupe parlementaire Tim, Hanitra Razafimanantsoa et le député d’Ambatondrazaka, Fidèle Razara Pierre, ne se sont même pas présentés au nom du parti. Pour dire que la dissension existe bel et bien au sein de l’opposition à l’approche de l’élection présidentielle.
Tsilaviny Randriamanga