Plusieurs parties prenantes se sont réunies, mardi à Alarobia-Ivandry pour l’élaboration d’une feuille de route dédiée à développer les marchés de capitaux à Madagascar. La Société financière internationale (SFI) accompagne l’Etat malgache dans ce projet.
Diversifier les sources financières disponibles à Madagascar. C’est le principal avantage de la mise en place des marchés de capitaux dans le pays, d’après les intervenants à cette rencontre. Pour la SFI qui a été mandatée par le gouvernement malgache pour l’élaboration de la feuille de route, « Les marchés de capitaux permettent de recycler l’épargne des institutions, mais aussi celle des ménages. Et de les mettre de façon efficiente à la disposition de l’Etat et du secteur privé pour contribuer au financement des différents projets ».
Les banques sont les principales sources de financement pour les opérateurs à Madagascar aujourd’hui. Alors que ces institutions misent sur la stabilité, les marchés de capitaux qui comprennent entre autres les bourses, les actions, sont aptes à prendre des risques. Pour le gouverneur de la Banky foiben’i Madagasikara (BFM), Aivo Andrianarivelo, « l’Etat, les grandes entreprises et les Petites et moyennes entreprises peuvent tirer avantage des marchés de capitaux ». Ce responsable a pris l’exemple des Seychelles qui a pu réunir jusqu’à 1.500 milliards de roupies pour la relance post-pandémie à travers les marchés de capitaux.
Aivo Andrianarivelo a également abordé le cas des nouvelles entreprises qui ont du mal à se faire financer car généralement, les banques n’accordent de financement qu’au bout de deux ans d’existence. Les particuliers désireux de faire fructifier leur épargne sont également concernés par ce marché. Il s’agit en effet d’un défi pour la modernisation du secteur financier à Madagascar. « Nous avons besoin d’un marché robuste et efficace pour développer l’économie », avance le gouverneur dans son discours.
Réduire l’endettement
La diversification des sources financières devrait aussi permettre de renforcer la résilience du pays et d’éviter de tomber dans la trappe de l’endettement extérieur, selon la BFM. D’autant qu’aujourd’hui, les aides au développement sont limitées, voire diminuées car les pays donateurs font face à de nombreux défis, tels que le choc climatique, le phénomène de migration…
« Avec la décélération de la croissance, beaucoup de pays font face aujourd’hui à des crises de la dette. Le projet de développement de capitaux contribuera à réduire notre dépendance au financement extérieur et éviter de tomber dans le piège de surendettement », note le gouverneur de la BFM. Ce dernier a notamment mis en exergue le rapport de la Banque mondiale en 2022 qui annonce une hausse notable du service de la dette des pays pauvres à faible revenu, à un rythme de 35% entre 2021 et 2022 pour atteindre les 62 milliards de dollars. Selon toujours Aivo Andrianarivelo, il s’agit là de charges supportées par l’Etat au détriment d’autres projets de développement et d’investissement dans d’autres secteurs, tels que la santé et l’éducation.
Riana R.