Ce serait la bonne ?

Un pacte de l’industrialisation entre le secteur privé et le secteur public sera signé dans deux semaines. Ce n’est pas un secret pour personne. On sait trop bien qu’il n’y a pas de développement possible sans industrialisation. Tout commence par là.

Dans le passé, de nom­breux projets d’industrialisation du pays ont déjà été élaborés. Mais finalement, bien trop souvent, on s’est arrêté au stage des bonnes intentions. Les rares stratégies de dévelop­pement de l’industrie na­tionale qui ont été véritablement engagées n’ont pas connu la réussite espérée.

On se souvient de la politique d’investissement à outrance engagée pendant la période révolutionnaire du pays. Cela s’est soldé par la con­s­titution de nombreux éléphants blancs qui n’ont servi à rien, notamment dans la partie sud du pays. En fin de compte, on peut dire que les projets ont été mal pensés.

Tout projet de développer l’industrie à Ma­da­gascar est un énorme chantier dans la mesure où tout est à faire et tous les secteurs sont prioritaires. La raison est que, actuellement, l’industrie ne pèse pas encore suf­fisamment lourd dans
l’économie nationale (15% du PIB).

Mais pour qu’une politique d’industrialisation de Madagascar ait une chance de réussir, il faut tenir compte de nombreuses conditions. Parmi celles-ci, il y a un effort con­sidérable à entreprendre en vue d’améliorer sen­siblement le climat des affaires dans le pays.

L’interventionnisme trop poussé de l’Etat ou le favoritisme à l’égard de certaines entreprises sont des freins aux investissements. Pour ces raisons, la solidarité souhaitée entre le secteur privé et le secteur public peut être ébranlée car la confiance ne sera pas de mise.

S’il est un phénomène qui gangrène le plus sensiblement le monde des affaires dans le pays, c’est la corruption. C’est véritablement le plus grand fléau du pays. On la trouve partout si bien qu’il sera difficile de lui porter un coup fatal. Or, la con­fiance des investisseurs, plus particulièrement les nouveaux, repose sur les résultats de la lutte contre la corruption qui doit être menée.

Et bien évidemment, une offre énergétique suffisante figure en tête de liste des conditions re­quises pour réussir une industrialisation du pays. Mais pour le moment, on est bien loin d’atteindre cette suffisance. Il faudra donc fournir des efforts considérables dans ce domaine.

Si toutes ces conditions sont réunies, les investisseurs afflueront naturellement. Evidem­ment, ce développement du secteur industriel se programme sur le long ter­me. On ne peut pas espérer un changement rapide de la structure in­dustrielle sur le court ter­me. On a déjà mis en pla­ce plusieurs politiques d’industrialisation, mais les résultats ont toujours été insatisfaisants. Espé­rons que cette fois-ci sera la bonne.

Aimé Andrianina

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