Les cas de violence dont font l’objet les journalistes dans l’exercice de leur métier se multiplient ces derniers temps. Pas plus tard que mercredi, trois journalistes ont été victimes d’agression et de menaces de mort de la part des manifestants sur un site minier à Taolagnaro alors qu’ils couvraient cette manifestation. Un acte que le bureau de l’Ordre des journalistes de Madagascar (OJM) condamne, tel que mentionné dans sa déclaration en date d’hier.
«Nous appelons les différents responsables à prendre leur responsabilité pour permettre à tous les citoyens de jouir de leur droit à l’information. Il faudrait en même temps ouvrir une enquête concernant ce fait», déclare l’OJM, rappelant au passage les dispositions de l’alinéa 2 de l’article 60 de la Loi 2020-006 sur la Communication médiatisée précisant que «Tout journaliste revendique le libre accès à toutes les sources d’information et le droit d’enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique». Aussi, l’OJM a appelé les meneurs de manifestation à maîtriser les personnes qui sont sous leur responsabilité à respecter ce droit.
Séquestration
Pour en revenir aux faits, les trois journalistes ont été pris en tenaille par des hommes munis d’armes blanches issus des manifestants. Cela, alors qu’ils étaient en train de leur expliquer le motif de leur présence sur le lieu de la manifestation. Suspectés de vouloir ravitailler en munition les éléments des forces de l’ordre qui assuraient la sécurité, les trois journalistes ont été encerclés puis menacés de mort. Leur séquestration a duré près d’une heure, durant laquelle ils ont dû endurer les menaces et les injures des hommes qui les ont pris en otage.
Ce qui s’est passé à Taolagnaro n’est qu’un exemple parmi tant d’autres cas d’entrave à la liberté des journalistes dans l’exercice de leur fonction. Différents cas similaires ont été déjà dénoncés par l’OJM notamment à travers un appel que son bureau a lancé le 2 juin. Outre les menaces de mort, les journalistes sont en effet souvent victimes d’intimidations, de diffamation et autres cas de violence.
Tsilaviny Randriamanga