Issus des quartiers les plus défavorisés de la capitale tananarivienne, une bonne vingtaine de jeunes ont trouvé refuge au sein de la Compagnie Astan Circus. Un parcours qui mérite le détour.
La compagnie de cirque a vu le jour en 2016, à l’initiative de l’association Graines de Bitume, qui accompagne des enfants et jeunes en situation de rue, à Antananarivo. Elle regroupe 25 jeunes athlètes masculins et féminins, sous la houlette de Tovoniaina Randriamananjara, qui partage sa fibre artistique après avoir suivi une formation en art circassien à l’académie de cirque Zip Zap en Afrique du Sud chez Gran-Pat’ et Cirquons Flex de La Réunion.
« La majorité de nos circassiens sont originaires des quartiers pauvres, à l’image de La Réunion Kely, Manarintsoa, Andavamamba ou encore Anosibe. Au sein de la compagnie, ils ont pu reprendre goût à la vie, exprimer leur plein potentiel aux quatre coins d’Antananarivo et dans d’autres villes comme Mahajanga, Fianarantsoa, Antsiranana et Toamasina », confie Tovoniaina Randriamananjara, tout en précisant que cette discipline artistique requiert de ses pratiquants une certaine précision, endurance, du temps, d’apprentissage et de répétition.
Pour ce faire, la compagnie s’accorde une séance de répétition ponctuelle chaque lundi, mercredi, vendredi et notamment le week-end lors de spectacles en préparation. Elle perfectionne son art à travers des disciplines variées telles que la jonglerie, l’acrobatie, l’équilibre sur objet, le clown et la manipulation d’objet.
« Nous souhaitons vraiment vivre pleinement de notre passion, mais comme la scène artistique est encore en difficulté à Madagascar, les circassiens doivent vaquer à d’autres occupations pour pouvoir tenir la tête hors de l’eau », ajoute-t-il. Après avoir ébloui de son talent la Fête de la musique dans la ville des mille, la compagnie prévoit d’emprunter la route d’Antsiranana dans le courant de ce mois-ci pour une représentation artistique.
Joachin Michaël