Savoir sortir par la grande porte

Nos Ankoay sont rentrés au pays encore tout auréolés de leur succès. Mais ce retour qui ne devrait être que réjouissance, a été assombri par un nuage. C’était surtout la déclaration faite par le coach des Ankoay U19, Aimé Alain Marcel Randria, annonçant sa démission de son poste, à son arrivée hier à Ivato qui a marqué les esprits.
Evidemment, beaucoup se sont demandés les raisons de cette décision après un bilan bien élogieux de l’équipe nationale malgache qu’il a dirigée pendant cette Coupe du monde de basketball U19. Selon sa propre explication, nombreux ont été ses détracteurs, surtout de la part de ses pairs. Aussi préfère-t-il céder la place pour voir s’ils feront mieux que lui.
Il reste à savoir si ce sera le cas. Il sera très difficile de rééditer la prouesse réalisée par la délégation malgache en Hongrie : Pour une première participation, Ma­dagascar a remporté deux victoires et un joueur malgache a été élu top scorer. De quoi rendre jalouses certaines délégations ! Tous les adversaires à venir de Madagascar seront déjà avertis. Désormais, on ne peut plus compter sur l’effet de surprise.
Pour toutes ces raisons, on ne peut qu’apprécier l’intelligence du coach actuel de démissionner après avoir obtenu des résultats dignes d’éloge. Il a su bien saisir le moment opportun pour démissionner. Nul ne sait de quoi demain sera fait. Dans tous les domaines, qu’il s’agisse de sport, de politique…, il arrive toujours un moment où l’on doit plier bagage.
De nombreuses personnalités dans ce mon­de, qu’ils soient de grands sportifs ou des politiciens de renommée mondiale, en ont fait la malheureuse expérience. Ils n’ont pas su profiter de cette opportunité et se sont finalement retrouvées dans des situations qui des fois se sont avérées finalement tragiques. La liste serait trop longue si on les énumérait tous.
Quand ce moment arrive, ce n’est plus la peine d’insister, il faut partir quand il est encore temps. Mais le vrai problème est de savoir quand ? Bien trop souvent, on est trompé par beaucoup trop de choses. Si pour le sportif, c’est l’âge qui en est la principale cause, pour les dirigeants (politiques ou sportifs), c’est leur entourage respectif qui, trop de fois, les induit en erreur.
Il est très facile de comprendre pourquoi cet entourage agit ainsi. Tout est dicté par les intérêts personnels. On cherche toujours, par tous les moyens, à s’incruster au pouvoir ou à ses côtés pour en tirer
le maximum de profit, quitte à tromper le premier et principal concerné. En fin de compte, il n’est pas donné à tout le monde de savoir sortir par la grande porte.

Aimé Andrianina

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