Fanja Andriamanantena a soufflé ses 60 bougies de scène, aux côtés d’une palette de jeunes artistes, hier au CC Esca Antanimena, dans une salle archicomble. Un bouquet musical au public.
Après un demi-siècle de carrière, Fanja Andriamanantena n’a rien perdu de sa présence scénique sans pareille, sa bonne humeur contagieuse et sa voix émotive. Sur une scène décorée de fleurs, la grande voix féminine du jazz malgache, a fait honneur à son rang. Elle a interprété ses plus grands succès, à l’image de «Saingy Tiana Ve», «Aza Ilaozanao» et «Matoa Aho Mikalo», repris en chœur par le public. Elle a d’ailleurs dédié ce dernier titre à son auteur Georges Andriamanantena alias Rado, qui aurait eu 100 ans cette année.
«C’était lors d’une réunion de famille, comme à son habitude, tonton Rado vient toujours à ce rendez-vous habituel, accompagné d’une feuille de poèmes. Il m’a proposé de composer une chanson à partir de ses vers. En seulement 30 minutes, mon frère Johary Andriamanantena et moi avons fini la chanson. Pour exaucer le souhait du poète, nous avons enregistré le titre sur disque en 2000», se remémore l’artiste.
Sur le grand écran se sont défilées les anciennes photos inédites de l’artiste sur scène, commentées par ses soins, entre les représentations, tel un vernissage d’exposition.
Prestation mémorable
De jeunes artistes, pour qui Fanja Andriamanantena a composé, sont également venus honorer «Maman», comme ils l’appellent affectueusement. On notera la prestation mémorable d’Arison Vonjy avec «Resaka Mandeha», Yrinaf sur le titre «Mpilalao Fitia» et Mahery & Farakely avec «Hainao Tsianjery».
«C’est le genre de musique qui restera gravée à jamais dans nos cœurs», lance Lalie, sensuelle avec l’interprétation de «Fo Mifampitady». L’un des moments forts de cet après-midi dominical a été sans doute le sublime duo Lalie-Nanie à travers le titre «Feo Roa». La performance de talentueux instrumentistes comme Samy Andriamananoro et les frères Randriamihajasoa a également marqué les esprits.
Joachin Michaël